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Présentation du projet Cooptic


Cooptic est une initiative de transfert d'innovation, financée par la Commission européenne dans le cadre du projet Leonardo da Vinci. Quatre partenaires spécialisés dans les pédagogies innovantes - SupAgro Florac et Outils-Réseaux (Montpellier), l'École de la coopération Aposta de Catalogne et le Centre Régional d'Initiative à l'Environnement (CRIE Mouscron) de Wallonie - se sont associés pour travailler sur l'adaptation d'un dispositif de formation destiné aux animateurs de projets collaboratifs.

Durant Cooptic, ont été formées quinze personnes dans trois pays : Belgique, Espagne et France, afin qu'elle deviennent, à leur tour et dans leurs cercles respectifs, formatrices d'animateurs de projets et réseaux coopératifs.

Cooptic, c'est aujourd'hui 60 animateurs de réseaux qui constituent un véritable pool dans trois pays européens. Ce réseau s'est construit sur trois ans :


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Présentation de l'équipe de partenaires


Le programme de Cooptic a relié quatre structures :

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SupAgro Florac : Institut d'éducation à l'agro-environnement, assure depuis des années la formation des animateurs des nombreux réseaux thématiques et géographiques de l'enseignement agricole public ainsi qu'un appui technique. Reconnu nationalement pour l'expertise en sciences de l'éducation et ses activités d'expérimentation pédagogique et de promotion de dispositifs de formation innovants, Supagro Florac partage son savoir-faire avec ses partenaires du projet. Il assure également, le montage et la coordination de l'ensemble du projet.

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Association Outils-Réseaux : Association "référence" en France sur le travail en réseau. Sa mission principale est d'initier et d'accompagner les réseaux et pratiques coopératives en s'appuyant sur des outils méthodologiques et Internet. En 2010, Outils-Réseaux a mis en place le dispositif de formation Animacoop en direction des animateurs et professionnels ½uvrant dans le champ de la coopération et l'animation de réseaux. Ce dispositif Animacooop a fait l'objet d'adaptation du projet européen Cooptic.


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Association Aposta, en Catalogne : École de la coopération chargée du transfert sur le territoire Catalan.




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Association CRIE de Mouscron, en Wallonnie. Association d'éducation à l'environnement chargée du transfert sur le territoire Wallon.



Ces partenaires ont associé les compétences de diverses institutions, universitaires, chercheurs, intervenants et collectivités locales engagées dans des démarches de développement participatif qui concourent activement à la rédaction d'une publication de cet e-book que vous pouvez découvrir maintenant.

Présentation du dispositif d'apprentissage


Le dispositif de formation Cooptic est fondé sur les principes éducatifs qui visent à accompagner le stagiaire vers l'autonomie et à renforcer sa capacité à agir en connaissance de cause. L'apprenant est au centre de l'attention pédagogique. De ces principes découlent les choix de méthodes et moyens pédagogiques qui s'articulent autour de trois idées : le caractère transversal des savoirs et compétences collaboratifs à acquérir, un lien avec le projet professionnel des stagiaires, l'utilisation des potentialités des outils numériques pour innover sur les pratiques pédagogiques.


Qu'apprend-on Ă  la formation Cooptic ?

Les contenus de formation privilégient le développement des compétences opérationnelles liées à l'animation du projet collaboratif : gestion de l'information, coproduction des ressources, démarrage des dynamiques de réseau, animation de collectifs...
Ces contenus sont structurés autour de 12 concepts clés et 12 compétences collaboratives transverses :

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Ces compétences collaboratives sont traitées parallèlement sur trois niveaux :
  • Au niveau individuel, la formation dĂ©veloppe l'implication de la personne dans un projet collectif,
  • au niveau du groupe, elle traite de la comprĂ©hension des dynamiques de groupes, rĂ©seaux, communautĂ©s et des compĂ©tences de management d'un collectif,
  • un troisième niveau d'environnement concerne les facteurs d'ouverture et de communication "Ă  l'extĂ©rieur" de son rĂ©seau.


Comment apprend-on ?

Durant 14 semaines de formation les stagiaires travaillent à distance et en présence suivant une progression sur trois parcours parallèles :

  • Parcours individuel :
Les contenus mis en ligne suivent des étapes de la vie d'un réseau.
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  • Formation du rĂ©seau : le groupe se forme, un "collectif des individus" prend conscience d'ĂŞtre un groupe d'apprentissage.
  • Le rĂ©seau s'informe : les Ă©changes autour des projets conduisent Ă  l'Ă©mergence d'expĂ©riences et de problèmes communs.
  • Transformation du rĂ©seau : les phĂ©nomènes individuels et collectifs sont mis en ½uvre dans le travail collaboratif en petits groupes.
  • Rayonnement du rĂ©seau : la diffusion des rĂ©sultats des travaux de coopĂ©ration en dehors de la communautĂ© valorise le groupe.
  • Consolidation du rĂ©seau : cela permet une Ă©valuation et une rĂ©flexion sur la façon de faire vivre la dynamique et de l'ouvrir Ă  d'autres.




  • Parcours "collectif apprenant" :
Les stagiaires produisent collectivement de nouveau contenus.


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  • Parcours projet :
La mise en place d'un projet collaboratif par le stagiaire est un pré-requis, et les activités proposées se réfèrent à ce projet tout au long de la formation. En première semaine, les stagiaires présentent le contexte et l'objet de leur projet, puis ils testent les méthodes et outils proposés sur leur projet et relatent le tout sur un espace personnel d'apprentissage. À chacun des trois regroupements, un point d'étape rend compte des apports de la formation sur le déroulement du projet. La formation-action accélère le projet dans son contexte professionnel et réciproquement, les acquis de la formation sont plus "tangibles" car impliqués dans l'action

Pédagogie impactée par les nouvelles technologies

Un écosystème de formation :
Une méthodologie pour pour passer de la posture d'"animateur de réseaux" à "formateur d'animateurs de réseaux".
Une alternance de moments d'échanges en présence et à distance via des outils internet.
Une utilisation des outils et méthodes collaboratifs durant la formation.
Des moments d'Ă©changes de pratiques.
Du travail individuel sur des projets collaboratifs des stagiaires.
Co-production des connaissances : des rubans pédagogiques de formation.


L'ebook de Cooptic

L'ebook que vous avez entre les mains regroupe les ressources utilisées lors de la formation Cooptic. Certaines ont été rédigées spécialement pour l'ebook car les contenus avaient été présentés oralement lors de la formation. Cet ouvrage est un état nos connaissances dans le domaine de coopération et de la collaboration au moment de sa rédaction, fin 2013. Mais c'est un domaine qui commence juste à être étudié et nous continuons à expérimenter, à imaginer, à essayer, à rêver... Bref, même si la publication de cet ebook est l'aboutissement du projet européen Leonardo Cooptic, ce n'est pas une fin mais juste les premières pierres de nos futurs projets : une centre de ressources sur la collaboration ? Un MOOC ? Ou sans doute quelque chose qui n'existe pas encore !
Bonne lecture et bonnes futures petites expériences irréversible de coopération !

Ils ont participé à l'aventure !


Coordination :
Hélène Laxenaire

Auteurs :
Gatien Bataille
Jean-Michel Cornu
Antoine Delarue
FNAMI LR
Mathilde Guiné
Claire Herrgott
Emilie Hullo
Corinne Lamarche
Hélène Laxenaire
Heather Marsh
Laurent Marseault
Daniel Mathieu
Outils-réseaux
Jordi Picart i Barrot
Manon Pierrel
Frédéric Renier

Violette Roche
Elzbieta Sanojca
SupAgro Florac
Vincent Tardieu
Laurent TĂ©zenas
Françoise Viala
et les stagiaires Animacoop

Dessins :
Eric Grelet

Conception des parcours
Claire d'Hauteville
Hélène Laxenaire
Elzbieta Sanojca

Traduction en français :
Traduction collaborative par des membres du groupe AnimFr (de l'article sur la stimergie)

Traduction en anglais :
Koinos
Suzy Lewis-Vialar
Abdel Guerdane

Traduction en catalan :
Koinos
Jordi Picart i Barrot

Relecture (de la partie française) :
Caroline Seguin

Normalisation des fiches :
Cathy Azema
Gatien Bataille
David Delon
Corinne Lamarche
Hélène Laxenaire
Christian Resche
Cécile Trédaniel

DĂ©veloppement :
Florian Schmitt

Charte graphique :
Imago design

Montage et suivi du projet Leonardo :
Guy LevĂŞque
Cathy Azema
Martine Pedulla
Stéphanie Guinard


Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre d'un projet de transfert d'innovation (TOI) financé par l'union européenne au travers du programme Léonardo Da Vinci.

Tous les contenus (textes, images, video) sont sous licence Creative Commons BY-SA 3.0 FR. Cela signifie que vous pouvez librement les diffuser, les modifier et les utiliser dans un contexte commercial. Vous avez deux obligations : citer les auteurs originaux et les contenus que vous créerez à partir des nôtres devront être partagés dans les mêmes conditions, sous licence CC-BY-SA.

Animation des dispositifs coopératifs : freins et facilitateurs

Auteur de la fiche : Outils-rĂ©seaux
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : animer

Ce qui freine

  • Manque de participation.
  • Au niveau des outils.
  • Au niveau de l'animateur.
  • Au niveau du projet.
  • Manque de temps.

Ce qui facilite

  • Au niveau des personnes.
  • Au niveau des outils.
  • Au niveau de l'animation.
  • Au niveau des projets.
  • Les neuf lois de la coopĂ©ration.

1. Ce qui freine


Freins
Eric Grelet - CC By Sa


Principal Ă©cueil : manque de participation (situation de non-collaboration).

Au niveau des personnes

  • Manque de temps : pour s'approprier ces outils, pour s'en servir.
  • Peur du regard des autres, du jugement (des pairs), d'ĂŞtre ridicule.
  • Problème d'Ă©crit, de langue.
  • DĂ©connexion au rĂ©el (trop virtuel, quelles personnes et quel(s) projet(s) sont derrière l'outil ?).
  • DifficultĂ© Ă  changer ses pratiques pour s'adapter Ă  celles du groupe (rĂ©sistance au changement).
  • Problèmes de droits d'auteur, propriĂ©tĂ© intellectuelle, peur de se faire piller les infos, la perte de pouvoir rĂ©elle ou ressentie liĂ©e au partage de l'information.
  • DifficultĂ© d'appropriation des outils, peur de la technique :
    • Peur de la difficultĂ©.
    • Peur des outils internet.
    • Ordinateur = compliquĂ©.
    • HĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© par rapport Ă  l'appropriation des outils.
  • Accès difficile Ă  internet :
    • DĂ©bit lent.
    • Logiciels obsolètes.
  • DifficultĂ© Ă  se loguer :
    • Perte du mot de passe.
    • Perte de l'adresse du site.
  • Manque de motivation par rapport au projet, ne voient pas dans le projet le lien avec leurs intĂ©rĂŞts personnels :
    • Peur que les messages soient mal interprĂ©tĂ©s.
    • Habitude d'un fonctionnement centralisĂ©.
    • Contexte institutionnel.

Au niveau des outils

  • Peur des outils, de la difficultĂ©, interface pas assez ergonomique : l'ordinateur pose problème.
  • MatĂ©riel, connexion vĂ©tuste.
  • Protection, identification.
  • Pas adaptĂ©s aux besoins.
  • Mise en place pas assez progressive, ne prenant pas assez en compte les diffĂ©rentes Ă©tapes de la vie du groupe.
  • DifficultĂ© Ă  faire passer par l'Ă©crit tout ce qui relève de l'Ă©motionnel, second degrĂ©s.
  • Plusieurs outils pour le mĂŞme usage.
  • Besoin du support papier, de concret.
  • Des outils trop compliquĂ©s.
  • On ne voit pas comment participer.
  • Évolution trop rapide des outils (visuels, fonctionnalitĂ©s).

Au niveau de l'animateur

  • Trop de sollicitation (Urgent ! Ă  valider, question mal dirigĂ©e).
  • OmniprĂ©sence ou absence de l'animateur.
  • Messages trop longs, trop d'information, pas clairs.
  • Fondateur = fossoyeur.
  • SalariĂ© : le financement du poste prend le pas sur les objectifs du rĂ©seau.
  • Pas assez Ă  l'Ă©coute des besoins du groupe.
  • L'animateur fait au lieu de faire faire.
  • Confusion dans les rĂ´les : animation, leadership, facilitateur.

Au niveau du projet

  • DĂ©rive Ă©thique, risque de rupture.
  • ReprĂ©sentation institutionnelle (perte de pouvoir rĂ©elle ou ressentie liĂ©e au partage de l'information).
  • DĂ©mobilisation : mauvaise apprĂ©hension de l'implication.
  • DifficultĂ© Ă  percevoir concrètement le projet, ses rĂ©sultats.
  • Pertinence du projet.
  • Vocabulaire : niveau de jargon partagĂ© ?
  • Complexification : les participants ne voient plus la globalitĂ©.
  • RĂ©seau qui s'institutionnalise.
  • Niveau d'engagement trop Ă©levĂ©.
  • Manque de visibilitĂ© : du temps nĂ©cessaire, de l'intĂ©rĂŞt du projet, de la finalitĂ© du projet.
  • Pas de leader.
  • Pas de traces de l'histoire du projet.

Le temps

  • Manque de temps :
    • pour l'appropriation des outils
    • pour participer au projet.
  • DiffĂ©rences de rythme : salariĂ©s / bĂ©nĂ©voles.

2. Ce qui facilite

Au niveau des personnes

  • Rencontres physiques, convivialitĂ©.
  • Évaluation par l'estime, citer tous les contributeurs
  • Mixer les publics (cf. forum).
  • RĂ©duire les risques Ă  participer, permettre la sortie et la multi-appartenance : procĂ©dure d'adhĂ©sion simplifiĂ©e, possibilitĂ© de dĂ©sengagement !
  • Cercle vertueux de la motivation :
    • Projet / action qui a du sens
    • se sentir capable
  • ContrĂ´labilitĂ© :
    • Engagement cognitif.
    • PersĂ©vĂ©rance.
    • RĂ©ussite.
  • RĂ©concilier intĂ©rĂŞt individuel et intĂ©rĂŞt collectif.
  • Rendre visible les mĂ©canismes.
  • StratĂ©gie gagnant/gagnant.
  • Questionner les personnes sur leurs objectifs.
  • Accueil des nouveaux, parrainage.
  • Des supports techniques : savoir oĂą se trouve le rĂ©fĂ©rent technique, avoir des modes d'emploi, des rubriques d'aides.

Au niveau des outils

  • Des règles de conduite.
  • NĂ©tiquette.
  • Mise en place progressive.
  • Simplifier !!! Masquer des fonctionnalitĂ©s.
  • Mode d'emploi, rubrique d'aide, formations...

Au niveau de l'animation

visibilite

  • Rendre visible l'activitĂ© du groupe : synthèse, reformulation, historique, rendre visible ce qui se passe dans les sous-groupes, actus rĂ©gulières : rĂ©sumĂ©s (TST)
  • Incitation forte pour faire Ă©voluer les habitudes : mettre uniquement les CR sur wiki, faire des fautes volontaires dans le nom des gens
  • Des animateurs "professionnels" :
    • MĂ©tiers Ă©mergents.
    • SĂ©parer les fonctions d'animation et de facilitation.
    • Savoir-ĂŞtre plus que savoir-faire.
    • En Ă©veil permanent.
  • SynthĂ©tiser, reformuler, jardiner.

Au niveau du projet

  • Proposer un historique, un carnet des Ă©vĂ©nements.
  • Minimiser les besoins de dĂ©part : mettre en ligne des productions inachevĂ©es.
  • MaĂ®trise des tâches critiques : compromis entre souplesse et pĂ©rennitĂ© du système, le projet doit se suffire d'un minimum de contributions.
  • Fonctionner en attention plutĂ´t qu'en intention : laisser Ă©merger des thèmes, des projets, en Ă©tant Ă  l'Ă©coute du groupe, dĂ©finir des objectifs et non les rĂ©sultats attendus.
  • Analyse du risque : volontĂ© de rĂ©ussite ou peur d'Ă©chouer ?
  • DĂ©finition des finalitĂ©s et du pilotage (Matrice Sagace).
  • Objectifs clairs, charte.
  • Productions : Licences libres pour en faire des biens communs.

Les 9 lois de la coopération

  • RĂ©duire les risques Ă  participer.
  • Abaisser le seuil de passage Ă  l'acte.
  • Biens non consommables et environnement d'abondance.
  • Les communautĂ©s qui durent convergent vers la coopĂ©ration.
  • L'Ă©valuation par l'estime.
  • Minimiser les besoins de dĂ©part .
  • Minimiser les risques d'Ă©chec par la maĂ®trise des tâches critiques.
  • Le temps des opportunitĂ©s.
  • N'oublier aucune des règles !

Abaisser le seuil de passage Ă  l'acte

Le passage Ă  l'acte chez l'ĂŞtre humain correspond Ă  un basculement brutal

  • Logiciel libre :
    • Donner l'autorisation d'utilisation et de modification a priori grâce Ă  une licence plutĂ´t que d'imposer une demande d'autorisation avant toute action est un autre exemple d'Ă©lĂ©ments qui facilitent le passage Ă  l'acte. (Jean-Michel Cornu)
  • Tela Botanica :
    • L'inscription est libre, gratuite et facile.
    • Utilisation Forum et Wiki.
  • Incitation Ă  la participation par des exercices simples :
    • Faire une faute volontaire sur un nom de personne pour la faire rĂ©agir et l'inciter Ă  corriger par elle-mĂŞme.

Biens non consommables et environnement d'abondance

  • Tela Botanica : projet Flore de France MĂ©tropolitaine.
    • Issu du travail d'une personne : travail de nomenclature et taxonomie sur 75 000 noms.
    • 55 599 fiches modifiĂ©es par les membres du rĂ©seau.
    • Ajout de 46 794 noms vernaculaires (plusieurs langues).

Les communautés qui durent convergent vers la coopération

convergence

  • S'associer très en amont pour Ă©viter la concurrence en aval.
    • GNU/Linux.
      • GNU et Free Software Foundation : 1985 .
      • Linux : 1991.
    • projet Flore de France MĂ©tropolitaine : 2001.

L'Ă©valuation par l'estime

  • Tela : Projet compilation d'articles botaniques (25674 articles).

  • De Boissieu Henri - Un acer hybride nouveau pour la flore française. - 1912 - dendrologie, plante hybride, acer x bormulleri, localitĂ©, p. 77-78 - SociĂ©tĂ© Botanique de France, Bulletin de la SociĂ©tĂ© Botanique de France, Bull. Soc. Bot. Fr. (1904), Tome 59 - Fascicule 1 - Saisie : Jean TIMBAL -Art. n°13807.

  • Delahaye Thierry, Henze Gaston, Lequay Arthur - Les orchidĂ©es de Monthoux - 1996 - Savoie, Avant-pays, AcĂ©racĂ©es, acer monspessulanum, FabacĂ©es, Argyrolobium zanonii, p. 15-19 - DĂ©part./RĂ©gion : 73 - SociĂ©tĂ© Mycologique et Botanique de ChambĂ©ry, Bull. de la stĂ© Myco et Bota de la RĂ©gion ChambĂ©rienne, N°1 - Saisie : Sylvie SERVE - Art. n°479.

  • Delahaye Thierry, Lequay Arthur, Prunier Patrice - Les dĂ©couvertes botaniques de nos sociĂ©taires en 1996 - 1997 - Savoie, violacĂ©es, Viola collina, loranthacĂ©es, Viscum album, acĂ©racĂ©es, acer monspessulanum, joncacĂ©es, Juncus arcticus, liliacĂ©es, Erythronium dens-canis, p. 31-32 - DĂ©part./RĂ©gion : 73 - SociĂ©tĂ© Mycologique et Botanique de ChambĂ©ry, Bull. de la stĂ© Myco et Bota de la RĂ©gion ChambĂ©rienne, N°2 - Saisie : Sylvie SERVE - Art. n°495.

Minimiser les besoins de départ

  • Linux a commencĂ© par rĂ©utiliser le code et les idĂ©es de Minix (la totalitĂ© du code de Minix a Ă©tĂ© abandonnĂ©e ou rĂ©Ă©crite complètement depuis).
  • Exemple "CathĂ©drale et Bazar" : Fetchmail basĂ© sur popclient et Fetchpop.
  • Tela :
    • RĂ©cupĂ©ration d'un travail de synonymie de M. Kerguelen sur 75 000 noms.
    • RĂ©cupĂ©ration de nombreuses base de donnĂ©es constituĂ©es par des amateurs.
  • Mettre en ligne des documents inachevĂ©s car ils peuvent ĂŞtre amĂ©liorĂ©s par des contributeurs. Si on attend l'achèvement du document pour le mettre en ligne, la dynamique de rĂ©seau ne va pas s'enclencher.

Minimiser les risques d'échec par la maîtrise des tâches critiques

  • Loi de Brooks : "Le fait d'ajouter des gens Ă  un projet logiciel en retard, le retarde encore d'avantage" : la complexitĂ© augmente, quant Ă  elle, comme le nombre d'Ă©changes et donc comme le carrĂ© du nombre de personnes.
  • Tela Botanica :
    • L'association contractualise des partenariats et assume les responsabilitĂ©s.
    • Les salariĂ©s fournissent des outils et des services et assurent la permanence.
    • Les membres du rĂ©seau montent des projets et donnent du sens au rĂ©seau.
    • Le comitĂ© de pilotage assure la coordination et valide les dĂ©cisions.

L'analyse du risque

  • La peur d'Ă©chouer fait prendre un minimum de risque. On est alors tentĂ© de tout blinder, c'est d'ailleurs une des caractĂ©ristiques actuelles : tout est balisĂ©, verrouillĂ© (notamment juridiquement). Au sein de certaines administrations par exemple, il existe un manque d'ouverture qui est le reflet d'un fonctionnement mental rigide.
  • A l'inverse, vouloir rĂ©ussir suppose de mettre en oeuvre des moyens pour atteindre le but qu'on s'est fixĂ©. Cette dĂ©marche renvoie Ă  un schĂ©ma mental beaucoup plus ouvert et dynamique.

Auteurs : Association Outils-RĂ©seaux et tous ses stagiaires
Crédits illustrations sous licence Creative Commons : CC-By Outils-Réseaux - CC-By Éric Grelet - CC-By Ell Brown - CC-By Cea - CC-By Marc Smith

Blogger

Auteur de la fiche : Outils RĂ©seaux
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
En introduction : Blogger est une plate-forme de blogs fournie par Google.
imagebf_imageblogger.jpg
Site officiel : http://www.blogger.com
Famille d'outils : Blogs
PrĂ©sentation :
PrĂ©-requis :
  • Savoir utiliser un logiciel de traitement de textes.
Prise en main :
Avantages :
  • SimplicitĂ© d'utilisation pour de nombreuses applications : insertion de photos, mise en forme, ouverture de plusieurs blogs avec un mĂŞme code d'accès, Ă©dition de texte etc.
    • Grande capacitĂ© de personnalisation de l'apparence de son blog.
InconvĂ©nients :
  • NĂ©cessitĂ© de tout paramĂ©trer soi-mĂŞme.
Licence : Logiciel propriĂ©taire, Gratuit
Utilisation : Facile
Installation : Ne s'installe pas

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Cartographier pour donner une vision d'ensemble

Auteur de la fiche : Jean-Michel Cornu
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description :

Vive les antagonismes !

1Que ce soit lors d'une discussion collective avec des points de vue différents, ou a fortiori lors d'un conflit, chacun défend sa position et la répète sans cesse pour être sûr qu'elle soit bien prise en compte ou même qu'elle s'impose face aux autres. Ce biais empêche en général chacun d'avoir une vue d'ensemble des points proposés : chacun cherche ce qui justifie sa position et éventuellement ce qui discrédite la position de l'autre. La discussion "tourne en rond".

A y regarder de plus près, il se joue deux choses dans ce type d'échanges : les participants cherchent à atteindre ensemble une vérité ou une solution, mais en remplaçant bien souvent la démarche rationnelle par une justification a posteriori.. des positions prises 2 ; et d'un autre coté se joue un jeu le plus souvent inconscient où chacun cherche à ne pas être mis en défaut mais plutôt à obtenir l'estime des autres. Le plus souvent, il existe également un présupposé qu'une seule solution est vraie ou au moins est la meilleure. Cette situation empêche fréquemment les participants de chercher d'autres propositions que celles qui sont données au début par eux. Les techniques de créativités permettent de sortir de ce cercle vicieux en conservant l'ensemble de ce qui est dit et en proposant aux participants de trouver des solutions nouvelles.

Un antagonisme est "une situation dans laquelle deux phénomènes ou leurs conséquences s'opposent dans leurs effets 3". Dans la fable des aveugles et de l'éléphant 4 , chaque aveugle touche une partie différente de l'animal et en tire une conclusion différente qui semble s'opposer aux autres. Mais un opposé n'est pas un contraire qui lui, est totalement incompatible avec la proposition de départ. Ainsi, on oppose souvent réussir et échouer. Mais ces deux opposés ne sont pas si incompatibles qu'ils le semblent au premier abord. Ceux qui ont réalisé des projets savent bien que dans la vie on rencontre à la fois des réussites et des échecs... Sauf à ne rien faire du tout ce qui permet ni de réussir ni d'échouer.5

Il est donc important de ne pas exclure des propositions dès le départ dans une discussion, mais au contraire de chercher de nouvelles idées pour enrichir la "carte" des possibles avant de chercher à faire un choix. 6

Les limites du discours

Prenons une image pour représenter le discours d'une personne. Il comprend un point de départ - souvent une question - un cheminement et un point d'arrivée qui en est la conclusion. En cela, il ressemble à une promenade par exemple dans une forêt, avec son point de départ, son cheminement et son point d'arrivée. Mais si nous cherchons à nous promener à plusieurs sans que tous acceptent de suivre une seule et même personne, alors les choses commencent à se gâter. Le conflit pourrait être représenté par un même point de départ et deux cheminements dans des sens opposés. Comment représenter ce conflit sous la forme d'un seul et même discours ? Nous pouvons présenter les cheminements l'un après l'autre, mais il n'est plus possible de présenter un seul point de départ, un seul cheminement et un seul point d'arrivée comme lorsque nous raisonnons à l'aide de la parole... De même l'intelligence collective peut être représentée comme plusieurs points de départ (plusieurs points de vue) pour un même point d'arrivée (l'objet à observer). Comme dans le cas des aveugles et de l'éléphant, il n'est plus possible également de représenter cela sous la forme d'un discours unique. La création pour sa part consiste à relier deux idées entre elles pour en créer une nouvelle. Là aussi, un discours unique ne permet pas de partir des nombreux points de départ potentiels vers les nombreux points d'arrivée possibles. Le discours est donc limité dans sa capacité à représenter certains domaines 7. Parfois même nous tournons en rond ! Jacques Monod 8 a montré que c'est notre langage symbolique et notre capacité à former des discours qui constitue notre intelligence. Ainsi, nous les humains disposons d'une intelligence qui nous permet de faire des discours parfois rationnels. Elle nous a permis de développer des civilisations et même d'envoyer des hommes sur la Lune. Mais cette forme d'intelligence ne nous permet ni de résoudre les conflits, ni de traiter l'intelligence collective, ni de faire de la créativité ! C'est sans doute pour cette raison que nous sommes les seuls animaux à avoir été capable de maîtriser l'atome mais que nous avons été assez bête pour nous envoyer des bombes atomiques sur nous même...

Une carte pour ne pas tourner en rond

Heureusement, nous n'avons pas que le discours et le langage classique pour développer notre intelligence. Les sciences cognitives ont montré que nous avons plusieurs mémoires de travail 9 qui nous permettent de conserver ces concepts à l'esprit. Or penser consiste à relier des idées entre elles. Nous faisons cela avec celles que nous avons "à l'esprit", présentes dans nos mémoires de travail. La "boucle phonologique" est une mémoire de travail qui s'intéresse aux idées qui s'enchaînent comme c'est le cas dans notre discours ou, pour reprendre notre analogie, comme les différents pas de notre cheminement durant notre promenade. Nous disposons également d'un "calepin visuo-spatial", une autre mémoire de travail qui elle s'intéresse aux différents concepts non reliés entre eux. Si nous reprenons notre analogie de la promenade dans la forêt, cette mémoire nous permet de constituer un plan rassemblant différents éléments pour nous orienter. Dans ce cas, il est possible de conserver à l'esprit plusieurs idées opposées ou bien simplement différentes. De même que de disposer d'une carte pour notre promenade collective permet de se situer et de situer les autres, il est possible de constituer une carte d'idées pour se situer dans un débat. Cette forme de pensée particulièrement adaptée à la résolution de conflit, à l'intelligence collective ou à la créativité, nous l'avons nommée "pensée-2" en reprenant le terme de Edward de Bono 10. La carte permet de voir tous les chemins en même temps et éventuellement d'en chercher de nouveaux non encore explorés. Nous pouvons la coconstruire en y mettant toutes les idées et les cheminement de chacun au cours d'un échange. Des outils tels que les schémas heuristiques (mind mapping en anglais) permettent justement de cartographier les débats avec une grande efficacité.

Mais nos mémoires de travail, contrairement à nos mémoires à long terme sont très limitées. La boucle phonologique qui nous permet de conserver l'enchaînement des idées ne permet de conserver à l'esprit que trois concepts 11. Cette limite nous apparaît lorsque nous cherchons à "remonter" le fil d'une discussion que nous venons juste d'avoir. Nous retrouvons facilement les trois dernières idées mais avons du mal à aller au-delà. Avec cette limite, nous devrions être incapable de construire un discours de plus de trois idées. C'est effectivement le cas dans le langage animal. Mais nous les humains, avons réussit à dépasser cette barrière grâce à une augmentation... culturelle. L'invention du langage symbolique nous a permis de stocker dans une de nos mémoire à long terme 12 plusieurs milliers de concepts sous la forme de mots symboliques. Nous puisons dans cette mémoire à long terme pour alimenter notre petite mémoire à court terme en enchaînant les mots les uns à la suite des autres pour constituer des discours. Ainsi, grâce à cette alimentation en continue de concepts pré-empaquetés dans des mots, nous pouvons constituer des discours sans limite. Nous sommes tellement fiers de cette avancée majeure que nous n'arrêtons plus de parler... Même notre inconscient parle nous dit Jacques Lacan !

Notre deuxième mémoire de travail, le calepin visuo-spatial qui nous permet de constituer des cartes d'idées que nous pourrons chercher à relier par la suite, est limitée également. Son "empan mnésique", la taille de ce que nous pouvons conserver en tête à un moment donné, est compris entre cinq et neuf 13. Nous pouvons nous rendre compte de cette limite si on nous présente une photo avec plusieurs personnes et qu'une fois seulement la photo retirée, on nous demande combien de personnes s'y trouvaient. Si le nombre est peu élevé, jusqu'à environ sept, nous pouvons recompter à partir de l'image mentale que nous avons conservée de la photo. Mais si le nombre de personnes est plus important, nous sommes incapable de les compter a posteriori. Une fois de plus, nous avons une limite commune avec la plupart des animaux. Mais sans outils cognitifs nous permettant de la dépasser, nous sommes incapable de nous souvenir de plus de cinq à neuf idées dans un échange et nous perdons toute la richesse du débat. L'humain du XXIe siècle est même désavantagé car il est tout le temps sollicité et doit conserver en mémoire plusieurs choses. Bien souvent, nous ne réagissons plus dans un débat que par rapport à une ou deux idées qui nous ont marquées en oubliant toutes les autres...

Augmenter notre capacité à cartographier les débats

Tout comme nous avons pu augmenter notre capacité à construire des discours en stockant dans notre mémoire à long terme des mots symboliques, il est possible d'augmenter notre capacité de construire des cartes mentales. "L'art de la mémoire" consiste à stocker dans sa mémoire à long terme des lieux symboliques - appelés Loci - puis à les associer aux idées qui apparaissent dans les échanges (il est plus facile de mémoriser à long terme un territoire que des idées). Nous pouvons ainsi conserver dans notre mémoire à long terme suffisamment de concepts pour dépasser les limitations de notre mémoire à court terme.

L'art de la mémoire14

Dans le cas de la pensée-2, nous avons vu que nous étions limités par la taille de notre mémoire de travail à court terme. Pour dépasser cela, nous pourrions utiliser une carte déjà conservée dans notre mémoire à long terme (par exemple, un plan de ville) pour y stocker les différents concepts qui seront reliés à un des lieu sur notre carte.

C'est exactement ainsi que fonctionne l'art de la mémoire 15 dont Cicéron attribue l'origine aux Grecs 16. Lors d'un banquet, raconte-t-il, le poète Simonide de Céos fut invité comme il était de tradition pour faire l'éloge du maître des lieux. Mais il y inclut un passage à la gloire de Castor et Pollux. Scopas, le maître de céans, dit alors à Simonide qu'il ne lui paierait que la moitié de son dû et qu'il n'avait qu'à demander le solde aux dieux jumeaux. Un peu plus tard au cours du repas, une personne appelle Simonide pour lui dire que deux jeunes gens l'attendent dehors. À peine sorti de la maison, il voit le toit s'effondrer sur l'ensemble des convives. Les corps sont écrasés à tel point qu'ils sont méconnaissables pour leurs proches venus les identifier. Le poète est alors capable de reconnaître la totalité des victimes en se rappelant les places qu'ils occupaient lors du banquet fatal.

Progressivement, d'un simple système mnémotechnique, l'art de la mémoire s'est transformé en un système qui ambitionnait de catégoriser l'ensemble de la pensée humaine sur un plan spatial. Bien au-delà du simple procédé mnémotechnique, ce système dessinait un art de créer de la pensée 17. Mais l'utilisation même de l'expression "art de la mémoire" a sans doute poussé à oublier ces techniques au moment où l'imprimerie, puis l'ordinateur se substituaient à nos capacités de mémoire. Pourtant ce type de méthode, utilisé dès le Moyen Âge par les moines, permet de penser avec un très grand nombre de concepts simplement en les associant à des parties d'un lieu connu, conservé quant à lui dans notre mémoire à long terme.

On retrouve des traces de ces méthodes de pensée alliant concepts et lieux symboliques -pas toujours des lieux physiques mais des cartes apprises et conservées en mémoire- dans de nombreux domaines : l'utilisation des psaumes 18, les contes oraux 19, les griots africains, le Yi King, la calligraphie chinoise...

Quelle type de carte pour l'intelligence collective ?

Pour permettre le développement de l'intelligence collective par exemple dans la production d'un document collectif ou la résolution des conflits, nous pouvons donc utiliser des cartes afin de montrer les différents cheminements des participants et en découvrir de nouveaux. L'utilisation des schéma heuristiques (mind mapping) est particulièrement puissant. Lors de réunions en présentiel il est possible de projeter la carte sur un mur à la vue de tous afin de permettre à chacun d'avoir une vue d'ensemble et ainsi de changer totalement la façon dont les participants proposent de nouvelles pistes plutôt que de ne répéter que celles dont ils se souviennent... Généralement la leur.

Mais il existe des limitations à cette approche : la carte heuristique devient vite complexe. Quelqu'un qui arrive en cours de route aura du mal à s'y retrouver. Ceux qui suivent la construction de la carte depuis le début, peuvent l'utiliser de façon plutôt très efficace... jusqu'à ce que le projecteur soit éteint. Le nombre d'idées posées sur la carte dépasse le plus souvent les limites de notre mémoire de travail et dès la fin de la séance nous arrêtons de penser et ne conservons plus que quelques conclusions reflétant mal la richesse de la discussion. Nous avons testé avec succès la superposition d'une carte d'idée sur un territoire suivant la méthode de l'art de la mémoire. La bibliothèque francophone du metaverse a créé une île virtuelle 20 contenant les différents concepts de notre livre Prospectic 21 sur les sciences et technologies émergentes (Nanotechnologies, Biotechnologies, Sciences de la complexité, Informatique, Neurosciences, Cognition...). Par ailleurs, dans le cadre d'un débat public sur la biologie de synthèse organisé par Vivagora sur 6 séances réparties sur un an, nous avons cartographié en temps réel les idées et opinions sur une ville imaginaire 22.

Cette méthode utilisant des cartes heuristiques couplées à un territoire construit au fur et à mesure s'est révélé particulièrement puissante lors de séances en présentiel ou même lors de réunions en ligne (rencontres synchrones). Pour les échanges en ligne asynchrones, lorsque chacun réagit à la discussion au moment qu'il choisit, il en va différemment. En effet, dans ce cas, le niveau d'attention des participants est très variable depuis les plus proactifs jusqu'aux observateurs épisodiques23. Il devient difficile de co-construire progressivement une carte en gardant l'attention de chacun. Par ailleurs, il est également difficile de trouver des lieux suffisamment connus de tous pour servir de base pour y placer une ou deux centaines de concepts. Nos maisons et notre environnement sont bien mémorisés dans nos têtes et peuvent servir de support à l'art de la mémoire. Mais ils sont différents pour chacun et ne peuvent être utilisés qu'individuellement. La carte du monde pourrait éventuellement servir de base car nous en avons déjà mémorisé une partie, mais il est délicat de placer des idées souvent subjectives sur des pays ou des territoires habités. Où placer par exemple la notion de déviance ? Le meilleur candidat semble encore la carte du corps humain où une personne même non instruite sait situer des dizaines de lieux différents. Vivian Labrie a expérimenté cette approche avec des "sculptures humaines" constituée de plusieurs participants lors de débats sur la pauvreté au Québec 24. Par ailleurs, lors d'un débat en ligne, les participants qui adoptent une attitude réactive, environ dix fois plus nombreux que les proactifs, reçoivent les contributions et les synthèses dans un outil qu'ils lisent régulièrement plutôt orienté texte (mail, Facebook, Twitter) 25 et ne vont bien souvent pas faire l'effort d'aller chercher sur une page particulière la carte heuristique présentée sous forme graphique. Demander de cliquer sur un lien dans un texte envoyé, réduira à environ la moitié le nombre de personnes qui pourront réagir.

Pour les débats en ligne, il est donc plus intéressant d'avoir une carte constituée exclusivement de texte (même si dans le cas de Twitter, il est toujours nécessaire de cliquer sur un lien si on veut proposer plus de 144 caractères). Le texte, lorsqu'il est formaté, propose effectivement ce type de possibilité avec les listes à point structurée (qui constituent une arborescence comme les schémas heuristiques) et différents artifices qui permettent de naviguer sur le texte comme sur une carte, sans avoir besoin de lire le texte du début à la fin (gras, soulignés...). Si on conserve la "carte heuristique textuelle" courte, de la taille d'un écran moyen d'ordinateur, alors on peut permettre aux participants d'avoir une vision d'ensemble des échanges et d'utiliser la pensée 2 pour produire de l'intelligence collective.

  • 1 Ces idĂ©es ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es Ă  l'origine dans Cornu Jean-Michel, « Modes de pensĂ©e et conflit d’intĂ©rĂŞt » [en ligne], in Nouvelles technologies, nouvelles pensées ?, Innovation, ISSN 1961-8328, 1 vol., Limoges, France, FYP Ă©ditions, 2008, disponible sur <http://www.cornu.eu.org/files//ProspecTIC_pensee2.pdf>.
  • Disponible dans l'article : « Nous avons non pas un mais deux modes de pensĂ©e » [en ligne], Le blog de Jean-Michel Cornu, disponible sur <http://www.cornu.eu.org/news/nous-avons-non-pas-un-mais-deux-modes-de-pensee>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 2 La dĂ©marche rationnelle consiste Ă  Ă©mettre une hypothèse et ensuite Ă  chercher Ă  la rĂ©futer. En effet, depuis Aristote, nous savons qu'il n'est pas possible de dĂ©montrer qu'une thĂ©orie gĂ©nĂ©rale - Aristote parle de "proposition universelle"- est vraie (une phrase du type tous les lapins ont une queue ne peut pas ĂŞtre vĂ©rifiĂ©e totalement car on est jamais sĂ»r d'avoir pu observer tous les lapins...). La dĂ©marche rationnelle consiste donc Ă  chercher Ă  dĂ©monter que la thĂ©orie est fausse. Si on n'y arrive pas alors la thĂ©orie est considĂ©rĂ©e suffisamment bonne pour ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme vraie provisoirement... jusqu'Ă  ce qu'une rĂ©futation l'invalide (voir la thĂ©orie vĂ©rificationniste de la signification de Karl Popper). La dĂ©marche scientifique s'appuie sur la dĂ©marche rationnelle mais en tentant de tirer des prĂ©visions vĂ©rifiables de la thĂ©orie, qui permettent de la rĂ©futer... ou non.
  • 3 « Antagonisme » [en ligne], WikipĂ©dia, disponible sur <http://fr.wikipedia.org/wiki/Antagonisme>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 4 Voir "Comment produire un document Ă  plusieurs centaines de personnes" - la parabole des aveugles et de l'Ă©lĂ©phant
  • 5 Pour en savoir plus, voir le carrĂ© sĂ©miotique ("square of opposition" en anglais) : « Le carrĂ© SĂ©miotique » [en ligne], Le blog de Jean-Michel Cornu, disponible sur <http://www.cornu.eu.org/news/le-carre-semiotique>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 6 Voir "Le choix a posteriori"
  • 7 Cela est dĂ» au fait que nous utilisons un langage oral ou Ă©crit mais qui se dĂ©roule de façon sĂ©quentielle. D'autres formes de langage pourraient permettre de montrer simultanĂ©ment deux ou plusieurs notions. C'est le cas par exemple de la danse. Les abeilles utilisent cette forme de langage (sans cependant avoir un langage symbolique Ă©laborĂ© comme le nĂ´tre). De mĂŞme la langue des signes pour les sourds et malentendants, permet certaines choses qui sont impossible avec le langage oral, par exemple dire avec la main gauche une chose et autre chose, mĂŞme opposĂ©e avec la main droite !
  • 8 Monod Jacques, Le hasard et la nécessité: essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Points. SĂ©rie Essais, ISSN 1264-5524 43, 1 vol., Paris, France, Éd. du Seuil, 1970.
  • 9 Baddeley Alan D., Hitch G.J., « Working memory », in G. H. Bower (Ă©d.), The psychology of learning and motivation : Advances in research and theory Volume 8, vol. 8, New York, Academic Press, 1974, p. 47‑90.
  • 10 Bono Edward De, Conflits: comment les résoudre, trad. Terrier Anne, 1 vol., Paris, France, Eyrolles, 2007.
  • 11 Braddeley, A. D., Hitch, G. J. et Bower, G. ibid.
  • 12 AppelĂ©e "mĂ©moire sĂ©mantique"
  • 13 Miller George A., « The magical number seven, plus or minus two: some limits on our capacity for processing information. », Psychological review 63 (1956/2), p. 81.
  • 14 Extrait de Jean-Michel Cornu, Nouvelles technologies, nouvelles pensées ?, ibid.
  • 15 Yates Frances Amelia, L’art de la mémoire, trad. Arasse Daniel, Bibliothèque des histoires, ISSN 0768-0724, 1 vol., Paris, France, Gallimard, impr. 1987, 1987.
  • 16 CicĂ©ron, De l’orateur, trad. Courbaud Edmond Éditeur scientifique, Collection des universitĂ©s de France, ISSN 0184-7155, 1 vol., Paris, France, Les Belles Lettres, 1966.
  • 17 Carruthers Mary J., Machina memorialis: méditation, rhétorique et fabrication des images au Moyen Age, trad. Durand-bogaert Fabienne, Bibliothèque des histoires, ISSN 0768-0724, 1 vol., Paris, France, Gallimard, 2002.
  • 18 Carruthers, Mary J. ibid.
  • 19 « Des cartes pour dĂ©crire des contes : rencontre avec Vivian Labrie » [en ligne], Le blog de Jean-Michel Cornu, disponible sur <http://www.cornu.eu.org/news/des-cartes-pour-decrire-des-contes>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 20 « Ile Prospectic » [en ligne],  ProspecTIC, disponible sur <http://prospectic.fing.org/texts/ile-prospectic>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 21 Cornu Jean-Michel, Nouvelles technologies, nouvelles pensées ?, Innovation (Limoges), ISSN 1961-8328, 1 vol., Limoges, France, FYP Ă©ditions, 2008.
  • 22 « Biosynth-ville : la ville de la biologie synthĂ©tique » [en ligne], Vivagora, disponible sur <http://web.archive.org/web/20130619184123/http://www.vivagora.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=436:biosynth-ville-la-ville-d-ela-biologie-synthetique&catid=21:nos-actions&Itemid=111>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 23 Voir "La taille des groupes et les rĂ´les des membres"
  • 24 « Collectif pour un QuĂ©bec sans pauvretĂ© » [en ligne], disponible sur <http://www.pauvrete.qc.ca/>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).
  • 25 Voir "La taille des groupes et les rĂ´les des membres"

En résumé

Dans un échange à plusieurs, et plus encore dans un conflit, chacun à tendance à défendre sa position et à la répéter sans cesse pour être sûr qu'elle soit bien prise en compte. Dans les faits, très souvent les différents points de vue ne s'excluent pas mais au contraire se complètent pour donner ensemble une vision plus globale. Pour dépasser cette difficulté, il faut prendre en compte nos deux modes de pensée qui utilisent chacun une mémoire de travail différente.

Le premier, basé sur le discoursconsiste à placer les idées les unes à la suite de l'autre, un peu comme nous plaçons un pas devant l'autre pour avancer depuis un point de départ jusqu'à un point d'arrivée en suivant un cheminement. Ce mode de pensée permet en particulier l'approche rationnelle mais il prend très difficilement en compte le conflit (un point de départ, deux directions), l'intelligence collective (plusieurs points de vue sur le même point d'arrivée) ou encore la créativité (trouver de nouveaux chemins entre plusieurs points de départ et plusieurs points d'arrivée) qui utilisent tous les trois un autre mode complémentaire.

Le deuxième mode de pensée est basée sur la cartographie. Il consiste à disposer toutes les idées en fonction de leur proximité sur une même carte mentale, sans chercher à les sélectionner a priori pour obtenir une vision la plus complète des idées et des chemins possibles. Les schémas heuristiques (mind mapping en anglais) co-construits et projetés à la vue de tous lors de séances sont très performants pour donner une vision globale aux membres du groupe et ainsi permettre de chercher de nouvelles idées et de nouveaux points de vue plutôt que chacun ne se focalise que sur une ou quelques idées déjà proposées.
Pour aller plus loin, deux approches sont possibles :
  • L'art de la mĂ©moire : Lors de rencontres synchrones (en ligne ou en prĂ©sentiel), il est possible de coupler la carte d'idĂ©e avec une autre carte souvent territoriale que chacun peut conserver plus facilement dans sa mĂ©moire Ă  long terme. Il peut s'agir d'un lieu connu de tous (leur cathĂ©drale pour les moines du Moyen Ă‚ge) ou Ă  dĂ©faut d'un lieu co-construit (il est plus facile de mĂ©moriser Ă  long terme un territoire que des idĂ©es) ;
  • Les cartes textuelles : dans les Ă©changes asynchrones en ligne, les personnes qui adoptent une attitude rĂ©active (dix fois plus nombreux que les proactifs) et les "observateurs" (encore plus nombreux) utilisent des outils qui gèrent mal le mode graphique (mail, Facebook, Twitter). Proposer une carte dessinĂ©e nĂ©cessite alors de fournir un lien vers une page web qui contient la carte. Mais dans ce cas, une moitiĂ© seulement environ des participants vont voir la carte. Il est cependant possible d'utiliser les possibilitĂ©s de prĂ©sentation des textes pour permettre une carte textuelle qui ne nĂ©cessite pas d'ĂŞtre lue en entier comme un texte mais peut ĂŞtre parcourue comme une carte : listes Ă  points et Ă  sous-points, formulation courte des idĂ©es tenant sur maximum une ligne, gras, soulignĂ©s, italique pour mettre en valeur certains mots clĂ©s.


Mot clé : #cartographier


CrĂ©dits photographiques : By วาดโดยบุญศิริ เทพภูธร สพอ. นครหลวง จ.พระนครศรีอยุธยา [Public domain], via Wikimedia Commons

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Changement de posture pour les association : tournez vous vers la coopération

Auteur de la fiche : Corinne Lamarche et Claire Herrgott - SupAgro Florac
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
TĂ©moignage : Mise en place d'une formation d'une journĂ©e sur l'animation de rĂ©seau, Ă  destination d'associations locales.

Pourquoi CoopLoc ?

Suite à la formation CoopTic, nous devions transmettre ce que nous avions appris à une quinzaine d'animateurs, ce qui fut nommé "phase de démultiplication". Habitantes de Lozère où le tissu associatif est dense, nous souhaitions partager nos expériences avec les associations locales. Nous entendions souvent : on retrouve les mêmes personnes dans les différentes associations, les gens ne participent pas,...alors comment faire pour favoriser la participation ? comment "outiller" les salariés ou les bénévoles pour optimiser leur façon d'animer ces réseaux associatifs ?

La formalisation du projet

Au départ, nous nous interrogions sur la durée de la formation, sur le nombre de participants, sur le contenu ; nous voulions aborder tellement de choses entendues et vécues à Cooptic.
Lors des Rencontres Moustic, nous nous sommes inscrites à l'atelier sur la méthode Accélérateur de projet. En quarante cinq minutes, nous avions enfin notre trame et des réponses à notre question "Concevoir un dispositif de formation sur 6 heures pour 15 personnes avec 3 objectifs : vivre une expérience irréversible de coopération, découvrir des outils collaboratifs, et appréhender un changement de posture pour faciliter la participation des membres à un réseau ou une association".
Grâce à cette méthode, une dizaine de personnes a débroussaillé le terrain et nous a ouvert des pistes d'action.

Quels outils pour l'organisation?

Selon les tâches à réaliser, les outils utilisés étaient différents:
  • Un wiki : dans lequel, nous avons crĂ©Ă© une rubrique Organisation (ruban pĂ©dagogique, questionnaire), une rubrique Formation (une page participants oĂą chacun pouvait se prĂ©senter, une page dĂ©roulĂ© de la journĂ©e , une page pique-nique pour l'organisation d'un pique nique collaboratif), une rubrique Ressources (des liens sur des rĂ©seaux et des formations d'animateur, des sites, des articles, des outils, une bibliographie)
  • Un dossier partagĂ© sur Google drive : un formulaire pour l'inscription des participants, un pour le bilan envoyĂ© une semaine après; un fichier texte pour Ă©crire Ă  deux le courrier Ă  envoyer aux participants; un fichier texte pour rĂ©diger, suite Ă  la formation, l'article de presse sur lequel les participants pouvaient contribuer ;
  • Un pad : pour l'Ă©criture collaborative pendant la journĂ©e ;
  • Un freeplane : un pour une prĂ©sentation synthĂ©tique du programme de la journĂ©e, avec des liens internet ; et un autre rempli, en direct, en fin de journĂ©e, rendant compte des remarques des stagiaires ;
  • Un doodle : pour l'organisation du pique-nique, envoyĂ© Ă  chaque participant pour susciter un peu de partage
  • Une dropbox : pour y stocker des documents finalisĂ©s (le courrier finalisĂ© en pdf, le freeplane, le modèle de la feuille d'Ă©margement, le tableau pour le dĂ©roulĂ© des barcamps).

Le fait d'avoir mutualiser sur la plate-forme CoopTic des ressources, pendant notre propre formation, nous a permis de récupérer certaines parties de cours, (notamment le cours de Jean-Michel Cornu sur La coopération en 28 mots clés)

Au sein de l'établissement, il a été demandé de remplir un tableau, en ligne, sur les différentes associations connues de chacun, avec mail, adresse, pour élargir notre offre.

L'utilisation de ces outils permet de réduire le nombre de réunions, de pouvoir travailler sur des documents en ligne, voire à distance, à plusieurs (d'en améliorer le contenu), et d'impliquer les stagiaires en amont de la formation, ainsi qu'en aval.

Comment la vidéoconférence a sauvé mon réseau ?

Auteur de la fiche : Gatien Bataille
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
TĂ©moignage : Membre d'un rĂ©seau de structure d'Ă©ducation Ă  l'environnement, j'ai vu au cours des annĂ©es, la frĂ©quence et la participation Ă  nos rĂ©unions de coordination diminuer sans cesse.

Ce sont principalement les temps de trajets qui plombaient nos réunions. Le plus souvent, le temps passé sur la route dépassait le temps de réunion...
Ceci a fini par décourager les plus motivés d'entre-nous...
Les réunions étaient de moins en moins fréquentées. Les décisions prises en séance étaient de moins en moins représentatives ...
La fréquence des réunions s'est mise à diminuer quasiment jusqu'à l'extinction.

J'ai proposé aux autres membres de relancer nos réunions mais en incluant deux réunions "virtuelles" entre chaque réunion "en présence" (trimestrielle).
Pour ce faire, j'ai formé soit en direct soit par petit tutoriel vidéo mes collègues à l'utilisation des vidéobulles de Google.

Depuis plus d'un an et demi, nous utilisons ce moyen de communication pour réaliser nos réunions. Le résultat fut sans appel !
Le taux de participation est redevenu proche des 100 % et la fréquence de nos réunions est redevenue mensuelle.
La dynamique de réseau est de nouveau en marche.
Nos réunions durent 2h et les dates sont fixées de commun accord pour l'année.
Le changement majeur réside dans la durée de la réunion elle-même. Alors qu'auparavant pour cette même réunion de 2h, il aurait fallu à chacun d'entre nous au moins 3 à 4h de trajet, maintenant la durée de réunion est de 2h montre en main et chacun reprend ses activités dans les 5 minutes qui suivent.

Quelques remarques tirées de cet exemple :
  • Il est important de rassurer les participants en expliquant en prĂ©sence le fonctionnement de l'outil.
  • Les tutoriels vidĂ©o sont d'une grande aide. Le fait que je les ai rĂ©alisĂ©s moi-mĂŞme aide beaucoup. En effet, contrairement aux tutoriels "officiels" reprenant une situation "classique", mes tutoriels, commentĂ©s avec ma voix, montre la situation prĂ©cise qui sera vĂ©cue par les participants. C'est une vraie marche Ă  suivre, pas Ă  pas.
  • Il est important de ne pas sous-estimer les petits soucis techniques de dĂ©part. Il a bien fallu 4 Ă  5 rĂ©unions pour que chacun trouve ses marques. J'ai Ă©tĂ© fort prĂ©sent et soutenant au dĂ©but.
  • Il est important que l'animateur maĂ®trise bien l'outil afin de dĂ©jouer tous les petits tracas qui surviennent (le plus souvent liĂ©s aux configurations diffĂ©rentes des PC des participants).
  • Il n'est pas inutile de prĂ©voir 15 minutes en dĂ©but de rĂ©union pour bien caler le son et l'image de chacun (en gĂ©nĂ©ral 3 minutes suffisent).
  • Il arrive que la connexion trop faible d'un participant crĂ©Ă© de drĂ´les de bruits en rĂ©union (sorte de chasse d'eau).
  • Il est arrivĂ© quelques fois que des "participants cachĂ©s" s'invitent dans nos rĂ©unions. Bien que pas "dramatique" (puisque c'Ă©tait des collègues des participants Ă  la rĂ©union), ces invitĂ©s "non dĂ©clarĂ©s" (Ă©vitant bien de se montrer sur la vidĂ©o ou de parler) ont crĂ©Ă© une "gĂŞne" dans le bon fonctionnement de la rĂ©union. Nous avons demandĂ© Ă  ces "invisibles" de se dĂ©clarer ou de quitter la rĂ©union.
  • Le langage non verbal n'est pas simple Ă  saisir dans ce genre de rĂ©union mĂŞme si la vidĂ©o de chaque participant est visible. Ceci demande un surcroĂ®t de vigilance de la part de l'animateur de rĂ©union. J'ai pour ma part, rapidement instaurĂ© l'utilisation de signe de la main pour permettre Ă  chaque participant de faire connaĂ®tre son "humeur" sur des paroles en cours. Ces signes me permettaient aussi de plus facilement distribuer la parole.
- Ce n'est pas parce que la réunion est en ligne qu'il ne faut pas un animateur de réunion... Peut-être même plus que dans une réunion classique !
  • il est nĂ©cessaire d'ĂŞtre attentif au ton employĂ© dans les rĂ©unions "virtuelles". Nous avons constatĂ© que la "distance" nous faisait parfois employer un "ton" de parole que nous ne nous serions pas permis si nous avions Ă©tĂ© en prĂ©sence !
  • Dans les VidĂ©obulles de Google, il est facile de mettre en place un espace de co-Ă©criture (Google Docs). Ceci offre une plus-value supplĂ©mentaire Ă  l'outil car en plus de permettre des rĂ©unions Ă  distance, il initie Ă  la rĂ©daction de PV Ă  plusieurs mains !

Deux limites :
  • L'outil prĂ©sente une limite qui peut ĂŞtre gĂŞnante. Seuls 10 personnes peuvent prendre part Ă  la rĂ©union, tout au moins en vidĂ©o. Il est possible d'accueillir 5 personnes supplĂ©mentaires mais avec la voix seulement.
  • Il faut que les participants possèdent un compte Google (adresse Gmail)

Globalement, à l'usage, tous les participants ont trouvé cet outil super et je n'ai même plus à initier les réunions, chaque membre s'y étant mis !
Lien internet : http://www.crie.be

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Comment produire un document à plusieurs centaines de personnes ? (1ère partie)

Auteur de la fiche : Jean-Michel Cornu
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description :

Comment passer du café du commerce à l'intelligence collective ?

La parabole des aveugles et de l'éléphant 1

Six hommes d'Inde, très enclins à parfaire leurs connaissances, allèrent voir un éléphant (bien que tous fussent aveugles) afin que chacun, en l'observant, puisse satisfaire sa curiosité. Le premier s'approcha de l'éléphant et perdant pied, alla buter contre son flanc large et robuste. Il s'exclama aussitôt : "Mon Dieu ! Mais l'éléphant ressemble beaucoup à un mur!". Le second, palpant une défense, s'écria : "Oh ! qu'est-ce que cet objet si rond, si lisse et si pointu? Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble beaucoup à une lance !". Le troisième s'avança vers l'éléphant et, saisissant par inadvertance la trompe qui se tortillait, s'écria sans hésitation : "Je vois que l'éléphant ressemble beaucoup à un serpent !". Le quatrième, de sa main fébrile, se mit à palper le genou. "De toute évidence, dit-il, cet animal fabuleux ressemble à un arbre !". Le cinquième toucha par hasard à l' oreille et dit : "Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble le plus l'éléphant ; nul ne peut me prouver le contraire, ce magnifique éléphant ressemble à un éventail !". Le sixième commença tout juste à tâter l'animal, la queue qui se balançait lui tomba dans la main. "Je vois, dit-il, que l'éléphant ressemble beaucoup à une corde !". Ainsi, ces hommes d'Inde discutèrent longuement, chacun faisant valoir son opinion avec force et fermeté. Même si chacun avait partiellement raison, tous étaient dans l'erreur.

Du café du commerce 2 ...

Habituellement, nous considérons que si une idée est vraie, alors l'idée contraire est fausse. C'est ce que l'on appelle le principe de non-contradiction qui est à la base de notre logique telle que l'a définie Aristote. Cependant Eubulide de Millet, qui en était un adversaire a montré grâce au paradoxe du menteur 3 que cela n'était pas nécessairement juste : "Un homme disait qu'il était en train de mentir. Ce que l'homme disait est-il vrai ou faux ?". Cette phrase ne peut être ni vraie... ni fausse ! De même, comme dans la parabole de l'éléphant, il y a des affirmations qui peuvent sembler contradictoire mais sont toutes vraies 4 . On parle alors d'antinomie. C'est particulièrement le cas, lorsque l'on cherche à avoir plusieurs points de vue différents sur un sujet.

Comment produire un doc
Eric Grelet - CC By Sa


Armé du principe de non-contradiction, nous passons beaucoup de temps, non pas à chercher ce qui est vrai ou faux, mais à justifier ce que nous avons dit précédemment ... Et donc que les autres qui proposent des arguments différents sont dans l'erreur. Une très grande majorité du temps de discussion est ainsi consacré pour chacun à répéter sa propre affirmation pour être sûr qu'elle soit bien prise en compte et à la justifier. Le fond de la discussion bien souvent, ne consiste plus à chercher ce qui est vrai, mais à ne pas être mis en défaut et même si possible à obtenir la reconnaissance des autres pour avoir dit quelque chose considéré comme vrai.

...A l'intelligence collective

Pour sortir du "café du commerce", il est nécessaire de chercher dans un premier temps non pas ce qui est vrai mais les différents points de vue sur un sujet. Plus le nombre de personnes qui proposerons un point de vue sera grand, plus la vision aura des chances d'être plus complète. A ce stade, la discussion peut s'accommoder de visions approximatives, voire apparemment fausses, l'objectif étant de rassembler le plus grand nombre de point de vue différents et d'en susciter de nouveaux pour compléter ceux déjà rassemblés.

Mais nous devons également composer avec nos propres limitations cognitives. Ainsi, nous ne pouvons garder à l'esprit que les trois derniers éléments d'une discussion 5. Lorsque nous prenons du recul par rapport au discours, nous pouvons avoir une vue d'ensemble des différents affirmations ou arguments, mais là encore nous sommes limités et ne pouvons conserver à l'esprit qu'entre 5 et 9 idées 6. Pour permettre de traiter un sujet par l'intelligence collective, nous allons donc devoir avoir une méthode pour travailler avec un très grand nombre de personnes, cartographier l'ensemble des idées proposées tout en s'interdisant dans un premier temps de sélectionner certaines idées et d'en éliminer d'autres.

Les trois principes pour construire des idées à plusieurs

Pour arriver à lever les difficultés de la discussion collective, il est nécessaire de prendre en compte trois principes de l'intelligence collective qui sont assez contre intuitifs mais qui vont servir de base à la construction d'une méthode qui permet de produire des idées et des contenus avec plusieurs centaines de personnes.

La taille des groupes et les rĂ´les des membres 7

Dès qu'un groupe dépasse le nombre d'une douzaine de membres, chaque personne prend une posture proactive, réactive, d'observateur ou inactive et peut en changer en fonction d'un certain nombre de critères. On observe de façon assez contre-intuitive que le pourcentage d'actifs reste remarquablement constante (principe du 90-9-1) : les proactifs sont entre un et quelques pour cent et les réactifs entre dix et quelques dizaines de pour cent.

On peut en déduire différents types de groupes distingués par le nombre de leurs membres :
Les petits groupes jusqu'à une douzaine de personnes qui peuvent être gérés de façon contrainte (en attendant une action de chacun des différents membres) ;
Les groupes intermédiaires entre une douzaine et une centaine de personnes qui nécessitent plus d'efforts d'animation pour obtenir des réactions ;
Les grands groupes entre une centaine et un ou deux milliers de personnes qui permettent de produire de façon collaborative... à condition de se focaliser sur les réactifs ;
Les très grands groupes intermédiaires de plusieurs milliers de personnes où le groupe que forme les membres proactifs devient plus difficilement cohérent ;
Les très grands groupes au-delà de quelques dizaines de milliers où les proactifs sont suffisamment nombreux pour rendre l'animation moins contrainte.

Les grands groupes entre une centaine et un ou deux milliers de personnes présentent un intérêt particulier : ils sont un passage obligé pour les groupes qui ont vocation à devenir très grands, et surtout ils représentent une taille qui correspond bien au nombre de personnes que l'on peut rassembler sur beaucoup de thèmes assez précis. Ils nécessitent cependant de bien prendre en compte les membres qui ont adoptés une attitude réactive (que l'on peut atteindre dans les système en ligne par des outils push comme le mail, Facebook ou Twitter plutôt que par des outils pull comme le web ou les forums) et pas seulement les proactifs qui dans ce cas ne sont pas assez nombreux.

Le choix a posteriori 8

Il existe plusieurs stratégies en fonction de l'environnement dans lequel on se situe :
La planification : dans une situation prévisible mais où les ressources sont rares, il faut prévoir pour optimiser les ressources et ne pas les gâcher ;
La négociation : lorsque les ressources sont rares mais que la situation n'est pas prévisible, la négociation permet de faire un choix au présent à défaut de pouvoir le faire à l'avance ;
Le choix a posteriori : lorsque l'on peut disposer d'une abondance de ressources (grand groupe, information abondante) mais que la situation n'est pas prévisible, alors il vaut mieux susciter une abondance de choix et ne choisir qu'a posteriori, parmi toutes les possibilités ;
Souvent nous ne choisissons pas notre stratégie mais utilisons celle que nous maîtrisons, quelque soit le contexte. Il est important de s'adapter à notre environnement pour choisir la meilleure stratégie. Parfois, la situation peut être prévisible pour certaines choses et imprévisible pour d'autres, certaines ressources peuvent être abondante et d'autres rares. Dans ce cas, il faut pouvoir s'adapter et même jongler avec les stratégies.

Par exemple, dans un grand groupe au-delà de cent personnes, il est possible, grâce au nombre suffisant de membres adoptant un rôle réactif, de faire ressortir le maximum de points de vue et de ne choisir qu'a posteriori ceux que l'on souhaite conserver : "Étant donné suffisamment d'observateurs, toutes les pistes applicables à un problème donné sautent aux yeux". Mais si le groupe est plus petit que un ou deux milliers de personnes, le nombre de membres qui adoptent une attitude proactive et a fortiori le nombre de personnes qui participent à la coordination du groupe est faible. La coordination de groupes inférieur à quelques milliers doit donc faire appel à des stratégies de planification et/ou de négociation.

Cartographier pour donner une vision d'ensemble 9

Dans un échange à plusieurs, et plus encore dans un conflit, chacun à tendance à défendre sa position et à la répéter sans cesse pour être sûr qu'elle soit bien prise en compte. Dans les faits, très souvent les différents points de vue ne s'excluent pas mais au contraire se complètent pour donner ensemble une vision plus globale. Pour dépasser cette difficulté, il faut prendre en compte nos deux modes de pensée qui utilisent chacun une mémoire de travail différente.

Le premier, basé sur le discours consiste à placer les idées les unes à la suite de l'autre, un peu comme nous plaçons un pas devant l'autre pour avancer depuis un point de départ jusqu'à un point d'arrivée en suivant un cheminement. Ce mode de pensée permet en particulier l'approche rationnelle mais il prend très difficilement en compte le conflit (un point de départ, deux directions), l'intelligence collective (plusieurs points de vue sur le même point d'arrivée) ou encore la créativité (trouver de nouveaux chemins entre plusieurs points de départ et plusieurs points d'arrivée) qui utilisent tous les trois un autre mode complémentaire.

Le deuxième mode de pensée est basée sur la cartographie. Il consiste à disposer toutes les idées en fonction de leur proximité sur une même carte mentale, sans chercher à les sélectionner a priori pour obtenir une vision la plus complète des idées et des chemins possibles. Les schémas heuristique (mind mapping en anglais) co-construits et projetés à la vue de tous lors de séances sont très performants pour donner une vision globale aux membres du groupe et ainsi permettre de chercher de nouvelles idées et de nouveaux points de vue plutôt que chacun ne se focalise que sur une ou quelques idées déjà proposées.

Pour aller plus loin, deux approches sont possibles :
L'art de la mémoire : Lors de rencontres synchrones (en ligne ou en présentiel), il est possible de coupler la carte d'idée avec une autre carte souvent territoriale que chacun peut conserver plus facilement dans sa mémoire à long terme. Il peut s'agir d'un lieu connu de tous (leur cathédrale pour les moines du Moyen Âge) ou à défaut d'un lieu co-construit (il est plus facile de mémoriser à long terme un territoire que des idées) ;
Les cartes textuelles : dans les échanges asynchrones en ligne, les personnes qui adoptent une attitude réactive (dix fois plus nombreux que les proactifs) et les "observateurs" (encore plus nombreux) utilisent des outils qui gèrent mal le mode graphique (mail, Facebook, Twitter). Proposer une carte dessinée nécessite alors de fournir un lien vers une page web qui contient la carte. Mais dans ce cas, une moitié seulement environ des participants vont voir la carte. Il est cependant possible d'utiliser les possibilités de présentation des textes pour permettre une carte textuelle qui ne nécessite pas d'être lue en entier comme un texte mais peut être parcourue comme une carte : listes à points et à sous points, formulation courte des idées tenant sur maximum une ligne, gras, soulignés, italique pour mettre en valeur certains mots clés ;

Appliquer ces principes pour produire de l'intelligence collective

A partir des principes présentés dans les parties précédentes, nous pouvons commencer à poser quelques règles pour permettre de produire des idées et des contenus avec plusieurs centaines de personnes. Nous traiterons ici plus particulièrement d'échanges en ligne asynchrones qui peuvent être enrichis ponctuellement par des rencontres synchrones en présentiel ou en ligne.

1. Le groupe doit avoir au minimum une centaine de membres.
Ceux-ci ne vont plus contribuer systématiquement comme dans un petit groupe. Tant que le groupe ne dépasse pas plusieurs milliers, voir plusieurs dizaine de milliers il est important de se focaliser sur les personnes qui adoptent une attitude réactive (cette taille de groupe est la plus courante. Même dans les très grands groupes de dizaine de milliers de personnes, seul un sous-groupe va s'intéresser à un contenu spécifique). Selon la règle des 90-9-1, les réactifs seront au moins une dizaine ce qui est suffisant pour démarrer une dynamique et éventuellement encourager d'autres participations.

2. Le ou les animateurs ont un rôle particulièrement critique.
En effet les animateurs doivent être par définition proactifs. Or ceux-ci, dans un groupe entre une centaine et un ou deux milliers de membres, ne représentent que quelques personnes. Les erreurs ou le manque de proactivité d'un animateur peuvent entraîner une inaction de tout le groupe. Dans un groupe jeune (en général moins de deux ans), l'animateur ou le petit groupe d'animation a un rôle central. On parle même dans le logiciel libre de "dictateur bienveillant". Pour un groupe plus mature, il est possible d'avoir des personnes différentes qui, suivant les thèmes abordés, prennent un rôle d'animation. Dans ce cas si l'animation d'une discussion est toujours un rôle contraint, il l'est moins pour l'ensemble du groupe qui pourra avoir des discussions qui aboutissent et d'autres non.

3. Laisser exprimer toutes les idées sans faire choix dans un premier temps.
Il faut au contraire "ouvrir les possibles" pour identifier toutes les idées qui pourraient être ajoutées, plutôt que de supprimer celles déjà émises. Des idées qui semblent a priori moins intéressantes peuvent se révéler extrêmement riches bien qu'a priori contre intuitives. Même si une idée proposée se révèle effectivement stupide, elle peut en susciter d'autres tout à fait intéressantes.

4. Une synthèse sous forme de carte donne une vision d'ensemble des échanges.
Dans le cas des échanges en ligne asynchrone, il vaut mieux utiliser une "carte textuelle" qui peut être reçu par pratiquement tout le monde. Elle ne nécessite pas d'être lue en entier comme un texte mais peut être parcourue comme une carte (avec des listes à points et sous points, des gras et des soulignés pour faire ressortir des mots...). C'est ce point qui demande le plus de travail d'animation. Des outils et des méthodes doivent permettre de réduire ce temps au mieux.

5. Au moins quelques informations doivent être envoyés en "push".
Pour toucher les réactifs il faut fournir au moins certaines information en push (l'information est envoyée directement sur un compte que lit la personne régulièrement : mail, Facebook ou Twitter). Mais suivant le nombre de membres, l'activité de la discussion et l'acceptation plus ou moins grande pour chacun de recevoir directement des informations, il faut également pouvoir offrir l'accès à l'ensemble de l'information avec des outils pull pour ceux qui le veulent (la personne va chercher elle même l'information en allant sur un forum, les archives mail ou d'autres pages web). Il faut donc trouver le juste équilibre entre ce qui est envoyé à tout le monde et ce qui n'est pas envoyé mais doit aller être cherchée par ceux qui le veulent (depuis la liste de discussion ou tout est reçu par tout le monde jusqu'à l'envoi des seules synthèses, en passant par l'envoi en plus d'une sélections de quelques contributions stimulantes incitant les lecteurs à réagir).

6. Ce sont les itérations de contributions/synthèses qui apportent l'intelligence collective 10.
La cartographie des différents points de vue permet d'obtenir une meilleure vision d'ensemble (comme dans la parabole des aveugles et de l'éléphant). Mais l'intelligence collective commence réellement lorsque les participants s'appuient sur ce qu'ont dit les autres (ou plus précisément sur la cartographie d'ensemble de ce qui a été dit) pour proposer des idées nouvelles qu'ils n'auraient pas eu autrement. Ainsi chaque cycle de contributions puis de synthèse augmente le niveau d'intelligence collective et permet d'arriver à des propositions qui pour certaines sont particulièrement innovantes et pertinentes.

MĂ©thode pour produire un texte collectif jusqu'Ă  quelques milliers de participants

L'objectif de cette méthode est de produire du contenu de façon collaborative, non seulement en y intégrant les contributions initiales de chacun mais aussi et surtout les contributions issues des échanges. Elle s'appuie sur des synthèses régulières sous la forme de cartographies textuelles (un texte qui peut être parcouru comme une carte plutôt que lu de bout en bout avec des listes à point et à sous point, des gras et des soulignés pour faire ressortir des mots, etc.). Il s'agit de donner une vision d'ensemble de ce qui a été déjà proposé pour concentrer les contributions sur des idées nouvelles.

Cette méthode se concentre sur les "grands groupes" en ligne, suffisamment grands pour avoir des réactions sans trop d'effort (une centaine ou plus de membres) tout en n'atteignant pas la taille suffisante pour pouvoir se concentrer uniquement sur les proactifs (au-delà de plusieurs milliers). Cela représente une très grande partie des groupes en ligne souhaitant produire en commun des contenus sur un thème plus particulier. Dans ce cas, l'accent est mis sur les personnes ayant adoptés une attitude réactive qui sont en général dix fois plus nombreux que ceux qui ont adoptés une attitude proactive.

Les deux premières parties prĂ©sentĂ©es ci-après, se concentrent sur les outils et la constitution du groupe pour ceux qui crĂ©ent leur groupe ou bien qui ont des groupes encore trop petits. La partie suivante sur la veille, la comprĂ©hension commune et l'idĂ©ation constitue le coeur de la mĂ©thode pour constituer une vision d’ensemble structurĂ©e d’idĂ©es collectives. Les deux dernières parties sur le choix dans les idĂ©es et la rĂ©daction permettent d’obtenir un texte qui peut ĂŞtre lu facilement par des personnes n’ayant pas participĂ© au sujet et le connaissant peu.

Mise en place des outils en ligne

Les outils de la discussion
La première étape est de faire le choix des outils push (l'information est apportée jusqu'au participant : mail, Facebook, Twitter...) et pull (le participant va chercher l'information : forum, pages web...). Pour un groupe relativement petit jusqu'à quelques centaines de personnes qui utilisent toutes le mail, une simple liste de discussion mail suffit. Les archives de la liste permettent aux proactifs d'aller retrouver les informations anciennes et facilitent le travail des animateurs qui doivent faire des cartographies.

Mais de plus en plus souvent, les participants lisent régulièrement leurs messages à l'aide d'outils qui ne sont pas les mêmes pour chacun : certains suivent Facebook mais ne lisent plus leurs mails très régulièrement, d'autres suivent Twitter mais ne vont plus sur Facebook. Certains ne suivent qu'un de ces trois outils parfois deux mais rarement les trois. D'autres groupes utilisent un réseau social général (Linkedin, Viadeo) ou spécifique à leur communauté (basé sur les logiciels Elgg, Diaspora, Movim, Daisychain...). Il faut donc pouvoir s'adapter aux différents outils utilisés par les membres du groupe... ou réduire celui-ci aux seuls membres utilisant fréquemment tel ou tel outil.

De plus, lorsqu'un groupe devient grand, le nombre de contributions grandit également et peut dépasser le taux acceptable pour un participant. Dans un mode en ligne ou la plupart souffrent de "l'infobésité" (trop d'information), même pour un groupe relativement peu nombreux, certains peuvent être gênés par les mails suscités par la discussion. Pour éviter des désabonnement ou des désaffections (des mails classés automatiquement sans être lus, voire classés comme spam...), il est nécessaire de n'envoyer à tout le monde ou à ceux qui le souhaitent que les informations les plus importantes : cartographies régulières des discussions, sélection de quelques contributions groupées dans un même message pour stimuler la participation, etc. Dans ce cas, il est encore plus important que l'ensemble des contributions soit disponible (de façon pull) pour permettre à ceux qui le souhaitent et bien sûr aux animateurs qui font la cartographie, de retrouver le détail des contributions. C'est donc par une alliance entre des outils push et pull que la discussion peut permettre d'envoyer certains messages à tout le monde (pour toucher les réactifs) tout en gardant le nombre de messages reçu raisonnable (pour éviter la surinformation).


Pour en savoir plus : la Fing, lien entre le mail et un réseau social sous Elgg 11
Après avoir testé de nombreux outillages en ligne pour ses travaux collaboratifs (listes mail, blogs, forums), la Fing a mis progressivement en place depuis 2010 son réseau social, une plateforme Elgg qui permet d'unifier les environnements collaboratifs de ses contributeurs : certains, en effet, s'intéressent à plusieurs sujets d'affilés et la gestion de nombreuses inscriptions sur des plateformes et listes mail éparses était un problème.

Dans un premier temps, le choix a été fait de combiner la plateforme web (pour publier) et le mail (pour échanger). Au lancement de Questions numériques, mi-2012, la Fing a choisi d'interfacer les deux modes. Chaque forum de son réseau permet l'interaction web ou mail : par exemple, un sujet de forum est publié sur le web, et notifié par mail aux 260 inscrits du groupe Questions numériques, qui peuvent y réagir indifféremment par retour de mail ou en se connectant à la plateforme. Il semble que les utilisateurs choisissent le mail pour des réponses rapides, le web pour les réponses plus élaborées.

Cette modalité permet aussi de mener, comme sur tout forum, plusieurs fils de discussion en parallèle, à condition de prendre soin des titres. Elle facilite l'accès aux nouveaux entrants et le travail à ciel ouvert, et baisse les barrières à l'entrée. Activée sur les forums, cette fonctionnalité est aussi activable facilement sur les commentaires d'autres publications : blogs, partage de documents, événements...



Pour en savoir plus : groupe ADEO, utilisation des Google groups en push et en pull 12
Groupe ADEO est une entreprise de 70000 personnes réparties dans 13 pays et 27 Business Units (BU). Très décentralisé, orienté vers le partage du Savoir et du Pouvoir, ADEO s'est lancé depuis près de 20 ans dans de nombreuses démarches de Vision partagée avec l'ensemble des collaborateurs de certaines de ses BU.

La Communauté Produit, Achat et Supply-Chain (PAS), regroupant les Centrales d'Achats et département logistiques des BU et la Direction PAS Groupe, a initié mi 2011 une démarche transverse : VisionPAS 2023, la Vision de la Coopération PAS de Groupe ADEO en y associant ainsi plus de 2000 collaborateurs. Différentes techniques collaboratives ont été utilisées pour extraire la "substantifique moelle": groupes de travail, séminaire de créativité, prototypes en mode Design Thinking, ... mais aucune n'impliquant plus de 150 personnes ensemble.

Afin de réaliser l'écriture de notre cible à 10 ans, nous avons décidé de découper notre réflexion suivant 8 grands axes et avons fait travailler chaque équipe BU, Centrale d'Achat ou Logistique, et chaque synergie Produit sur un des 8 sujets selon la structure suivante: Benchmark, MOFF (Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesse), Vision à 10 ans. Ce sont ainsi près de 50 groupes de travail d'une quinzaine de personnes qui nous ont permis de constituer une matière très riche et complémentaire (cf: La parabole des aveugles et de l'éléphant) . Nous avons ensuite réalisé une 1ère synthèse sur chaque thème. L'important était alors de trouver un moyen de faire réagir l'ensemble de la Communauté sur cette V0 pour profiter de l'intelligence Collective. Mais très vite dans un groupe international sans langue de référence, la problématique linguistique se posait à nous. Nous ne disposions pas non plus d'outil de CRM, d'annuaire enrichi, ni de réseau social d'entreprise. Nous avons donc mis en place un Débat Numérique sur 6 semaines sur une cible de 1500 personnes, à l'aide des Google Groups.

Le besoin :
  • Forum multilingue pour favoriser l'expression individuelle.
  • PossibilitĂ© d'envoyer des messages du Forum vers les boĂ®tes mails en masse avec option de rĂ©ponse directe du mail vers le Forum sans nĂ©cessairement devoir y entrer (ce critère nous a fait exclure l'outil Nabble qui ne permet pas de faire des envois en masse).
La solution :
  • 7 Forums = 7 Google Groups (1 par langue: français, anglais, espagnol, italien, polonais, portugais, russe) faisant appel Ă  un ensemble de traducteurs.
  • Traitement intense d'un thème sur une durĂ©e d'une semaine avec des push diffĂ©rents et cohĂ©rents, suivant un schĂ©ma identique d'un thème Ă  un autre :
  • 1. Lancement du dĂ©bat par envoi d'une synthèse sur le thème
  • 2. Envoi d'inspirations sur le mĂŞme thème : ouverture d'esprit, proposition de perspectives extĂ©rieures
  • 3. Publication des dernières contributions : le message que l'on veut faire passer : "le dĂ©bat avance, tes collègues participent, il y a de nouvelles idĂ©es, n'attends plus pour contribuer !"
  • 4. Publication d'une nouvelle synthèse enrichie grâce au dĂ©bat : les contributeurs retrouvent leur "patte" dans la rĂ©daction du livrable final et constatent bien l'enrichissement de la synthèse initiale grâce au dĂ©bat collectif.
  • Système simple pour contribuer : rĂ©ponse par mail et la rĂ©ponse vient automatiquement alimenter le fil de discussion du forum OU contribution directement sur le forum en postant un commentaire. Sur le forum, on voit de façon indiffĂ©renciĂ©e toutes les contributions faites sur un sujet.

Les points forts :
  • Des sujets stratĂ©giques abordĂ©s dans 7 langues : richesse des contributions car facilitation de l'expression individuelle.
  • Des traducteurs "volontaires" en interne a rendu les opĂ©rations de traductions rĂ©actives et flexibles, indispensables pour coller Ă  nos dĂ©lais assez courts.
  • Pas de schĂ©ma hiĂ©rarchique : toutes les idĂ©es sont conservĂ©es et exploitĂ©es de la mĂŞme façon dans l'Ă©criture du livrable final. D'ailleurs, les contributions mises en avant dans les mails "Flash" reprennent seulement le prĂ©nom du contributeur, pas son nom.
  • push par mail quotidien : sollicitation des collaborateurs via le canal qu'ils utilisent le plus aujourd'hui. Les contributions sont, elles, stockĂ©es en un mĂŞme endroit : le Google Group (1 groupe par langue). Chacun reçoit donc "obligatoirement" l'information mais est libre ensuite de suivre le fil de discussion sur un outil annexe, dans notre cas le Google Group. Pour ne pas manquer les "meilleures contributions", nous "pushons" une sĂ©lection de ces dernières par mail Ă  tous.

Les difficultés :
  • Un forum par langue mais pas de transversalitĂ© entre les 7 forums : ce qui est postĂ© dans le forum Polonais n'Ă©tait pas visible pour les Espagnols. SAUF : La diffusion des "meilleurs commentaires" dans les flash pouvait provenir des 7 forums et les synthèses Ă©taient communes dans toutes les langues.
  • Pour que les participants reçoivent les mails de synthèse mais pas les diffĂ©rentes contributions, seul la coordinatrice Ă©tait abonnĂ© au Google Group. En l'absence de CRM, les envois Ă©taient fait depuis un compte Gmail avec une adresse de retour qui Ă©tait celle du Google Group. Le Google Group lui-mĂŞme Ă©tait ouvert pour que les participants puissent y accĂ©der s'ils le dĂ©siraient, sans avoir besoin d'avoir un compte Gmail pour accĂ©der aux Google Groups.
  • Besoin d'outils adaptĂ©s (annuaire enrichis, CRM, ...) pour ce volume d'envois.
  • La nĂ©cessitĂ© pas toujours facile Ă  mettre en oeuvre de la participation de "complices" permettant d'activer les dĂ©bats.

Les résultats et quelques chiffres :
  • Un dĂ©bat vivant de 6 semaines autour de 8 thèmes stratĂ©giques.
  • Un taux de participation d'environ 13% avec plus de 400 commentaires multi-lingues, qui ont enrichi la base des cahiers de Vision.
  • Des contributions faites dans les 7 langues : "seulement" 55% des commentaires sont en français.
  • 8 Cahiers Vision V1 en input de notre Rencontre Internationale rĂ©unissant en fĂ©vrier 2013 700 managers de la CommunautĂ© PAS de Groupe ADEO pendant 3 jours pour notamment en faire une relecture collective 13 .

En conclusion, ce premier Débat Numérique à grande échelle chez ADEO a été très riche d'enseignements. Il nous a permis de suivre les principales étapes évoquées dans la partie "Appliquer ces principes pour produire de l'intelligence collective". Il nous a permis de valider cette méthode participative et en appellera certainement d'autres.


Les outils de capture et de cartographie textuelle
Pour créer une synthèse sous la forme de cartographie virtuelle afin de donner une vision d'ensemble au groupe, il faut dans un premier temps "capturer" les contributions intéressantes dans les différents messages (il peut y en avoir deux ou plusieurs dans un même message), éventuellement leur donner un titre plus court (moins d'une ligne) et plus explicite, et ordonner les contributions sous la forme d'une hiérarchie. Cette dernière action peut nécessiter de créer une nouvelle entrée dans la hiérarchie pour rassembler plusieurs idées qui peuvent s'y trouver.


Pour en savoir plus : réorganiser les niveaux au fur et à mesure de la discussion
Imaginons une discussion sur la mise en place de cette méthode où la vision actuelle est décrite par la carte textuelle suivante :
  • Outils de discussion
  • Mail (outil push : information envoyĂ©e directement aux participants)
  • Prendre en compte ceux qui prĂ©fèrent Facebook au mail
  • Forum (outil pull : le participant va chercher lui-mĂŞme l'information si il le souhaite)

Des contributeurs proposent d'y ajouter l'idée d'utiliser également Twitter ainsi que d'autres réseaux sociaux. La carte pourrait alors être réorganisée sous la forme suivante :
Outils de discussion
  • Outils push (information envoyĂ©e directement aux participants)
  • Mail
  • Facebook
  • Twitter
  • Autres rĂ©seaux sociaux
  • Permettre plusieurs outils push pour laisser le choix aux participants ?
  • Outils pull (le participant va chercher lui-mĂŞme l'information si il le souhaite)
  • Forum
  • Autres ?

Dans ce cas, non seulement l'idée de "Mail" se décale d'un niveau pour avoir une catégorie "outils push" comprenant également Facebook, Twitter et d'autres réseaux sociaux, mais la personne qui fait la cartographie a eu l'idée d'y ajouter la possibilité de mixer les outils et a également procédé à la même réorganisation pour les outils pull pour laisser la place à d'autres choix. En cela, il ne s'agit pas véritablement d'une synthèse de la discussion mais plutôt de la cartographie de la compréhension actuelle du problème. Réorganiser une carte donne très souvent des idées supplémentaires et même le cartographe peut ajouter des idées, qui peuvent être complétées ou corrigées par les participants lors de l'itération suivante.


La cartographie des échanges peut se faire à la main avec éventuellement des post-it collés sur un mur pour plus facilement réorganiser le tout. Mais lorsque la discussion est importante, une seule itération de la cartographie peut demander environ 5 heure et cela se reproduit une à deux fois par semaine pendant la phase d'idéation... L'animation d'une telle discussion demande alors un temps assez important pour les animateurs et particulièrement pour celui ou ceux qui font les cartographies et les complètent.

Pour réduire la durée de cartographie et ainsi permettre l'animation de groupes y compris par des personnes dont cela ne fait pas parti du travail "officiel 14", il faut réduire ce temps à une ou maximum deux heures par semaine. L'objectif de l'application Assembl développée par Imagination for People en partenariat avec l'Institut du Nouveau Monde au Québec, est de faciliter la capture des contributions pertinentes, d'aider à les renommer et à les réorganiser facilement malgré la taille réduite d'un écran d'ordinateur.

Pour en savoir plus : Assembl un outil pour cartographier les contributions 15
Assembl est un système de discussion en ligne qui s'adresse aux groupes de personnes ayant à produire collectivement un livrable (opinion, consensus, document, modèle, alternatives, etc.) autour d'un sujet quelconque. Bien qu'à l'ère des réseaux sociaux il soit "relativement" facile de mobiliser de grands groupes sur un enjeu, pour une multitude de raisons la qualité du livrable n'augmente pas souvent avec le nombre de participants. C'est principalement à ce problème qu'Assembl s'attaque.

Tout d'abord en combinant la discussion chronologique (nécessaire pour faciliter l'implication, le sentiment d'appartenance et la dynamique de groupe) et une présentation plus structurée et résumée de la discussion (nécessaire pour permettre à chaque participant, quelque soit le niveau de temps et d'attention qu'il peut y consacrer, d'avoir une vision d'ensemble des échanges et propositions)

Assembl permet à des humains de jouer le rôle de facilitateurs en équipe. Avec l'aide d'outils qui rendent ces tâches productives, ils identifient les idées clés, les communiquent de façon synthétique et guident les participants vers des pratiques de discussion constructives.

Assembl tente de ne pas répéter ce que nous percevons comme des faiblesses des systèmes précédents, ainsi, Assembl:
  • Ne force pas les participants Ă  Ă©crire leur contributions dans un format quelconque (la structure doit servir la discussion, pas la remplacer)
  • ReconnaĂ®t que certains participants prĂ©fĂ©reront toujours un modèle push (ex: listes de diffusion) et d'autres un modèle pull (ex: forums web, groupes Facebook), et leur permet de discuter ensemble en brisant ces "Ă®lots" de discussion 16.
  • Ne brise pas les communautĂ©s existantes en forçant des migrations. Il peut par exemple ĂŞtre implantĂ© progressivement sur la liste de diffusion existante d'une communautĂ© dĂ©jĂ  active.
  • Ne "dĂ©connecte" pas les reprĂ©sentations cartographiques des discussions qui y ont donnĂ© naissance. Les rĂ©actions Ă  la discussion sont accessibles Ă  partir de la reprĂ©sentation synthĂ©tique et vice-versa.
  • N'impose pas une structure de discussion (de nombreux systèmes sont centrĂ©e sur un dĂ©bats polarisĂ© pour/contre) et impose beaucoup moins de contraintes aux mĂ©thodes d'animation.


La suite de ce texte est disponible ici : http://ebook.coop-tic.eu/francais/wakka.php?wiki=CommentProduireUnDocumentAPlusieursCentai2


  • 1 Parabole du JaĂŻnisme, rendue cĂ©lèbre par le poète amĂ©ricain John Godfrey Saxe au milieu du XIXe siècle. Source, GĂ©rard Huet, The Sanskrit Heritage Dictionary http://sanskrit.inria.fr/DICO/index.html citĂ© par WikipĂ©dia http://fr.wikipedia.org/wiki/Anekantavada
  • 2 L'expression Ă©quivalente en anglais pourrait ĂŞtre "bar-room politics" ou mieux "armchair philosophy" pour renvoyer Ă  des personnes cultivĂ©es mais dĂ©sĹ“uvrĂ©es, parlant beaucoup mais agissant peu (plutĂ´t qu'Ă  des personnes ayant trop bu et ne sachant plus ce qu'elles disent) : http://forum.wordreference.com/showthread.php?t=70335&highlight=comptoir
  • 3 Un paradoxe qui aurait Ă©tĂ© inventĂ© par Eubulide de Millet (IVe siècle) Ă  partir du paradoxe du crĂ©tois de EpimĂ©nide. Source WikipĂ©dia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_du_menteur
  • 4 Alfred Korzybski, auteur de la sĂ©mantique gĂ©nĂ©rale, a pris conscience au cours de la première guerre mondiale que les mĂ©canismes de pensĂ©e qui avaient provoquĂ©s cette guerre reposaient sur les postulats de la logique d'Aristote (principe d'identitĂ©, de non contradiction et de tiers exclu). Il formula alors une nouvelle logique, non-aristotĂ©licienne, basĂ©e sur de nouveaux postulats correspondants Ă  l'Ă©volution scientifiques du XXe siècle : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9mantique_g%C3%A9n%C3%A9rale
  • 5 Il s'agit d'une limitation d'une de nos mĂ©moire de travail appelĂ©e boucle phonologique, qui ne permet de "conserver en tĂŞte" que trois items dans une chaĂ®ne d'idĂ©e. Pour le modèle des diffĂ©rentes mĂ©moires de travail, voir A. D. Baddeley and G. Hitch, Working Memory, in G. H. Bower (ed), The psychology of learning and motivation: Advances in research and theory, vol. VIII, Academic Press, New York, 1974
  • 6 Cette deuxième mĂ©moire de travail concerne l'ensemble des objets ou des idĂ©es que nous pouvons conserver Ă  l'esprit Ă  court terme. Elle porte le nom de calepin visuo-spatial. Elle nous permet par exemple de compter a posteriori les fenĂŞtres d'une maison alors que nous n'en avons plus l'image devant les yeux... Ă  condition que leur nombre soit limitĂ©. C'est Ă©galement cette mĂŞme mĂ©moire de travail qui nous permet de crĂ©er de nouvelles idĂ©es en reliant deux idĂ©es anciennes que nous avons Ă  l'esprit. Georges A. Miller, The Magical Number Seven, Plus or Minus 2: Some limits on our Capacity for Processing Information, The psychological review, vol. III, 1956, http://www.musanim.com/miller1956/
  • 7 Pour en savoir plus, voir le texte complet "La taille des groupes et les rĂ´les des membres" : http://ebook.coop-tic.eu/LaTailleDesGroupesEtLesRolesDesMembres
  • 8 Pour en savoir plus, voir le texte complet "Le choix a posteriori" : http://ebook.coop-tic.eu/LeChoixAPosteriori
  • 9 Pour en savoir plus, voir le texte complet "Cartographier pour donner une vision d'ensemble" : http://ebook.coop-tic.eu/CartographierPourDonnerUneVisionDensemble . Ces idĂ©es ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es Ă  l'origine dans Jean-Michel Cornu, Prospectic, nouvelles technologies nouvelles pensĂ©es, FYP Ă©dition 2008 - chapitre 9 modes de pensĂ©e et conflit d'intĂ©rĂŞt. Disponible dans l'article : Nous avons non pas un mais deux modes de pensĂ©e : http://www.cornu.eu.org/news/nous-avons-non-pas-un-mais-deux-modes-de-pensee
  • 10 Voir Ă©galement la mĂ©thode Delphi qui permet d'amĂ©liorer la prĂ©vision de personnes ayant une connaissance du sujet par une approche itĂ©rative qui met en Ă©vidence les domaines de convergence et d'incertitude : Harold A. Linstone & Murray Turoff, The Delphi Method, Techniques and applications, New Jersey Institute of Technology 2002, http://is.njit.edu/pubs/delphibook/
  • 11 Cette partie a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par Jacques-François Marchandise de la Fing
  • 12 Cette partie a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par Victoria Masson et Jean Duclos de groupe ADEO
  • 13 Voir la partie "RĂ©daction du texte : relecture collective"
  • 14 L'animation d'une discussion doit pouvoir ĂŞtre faite par des bĂ©nĂ©voles mais aussi par des personnes professionnelles qui vont trouver un intĂ©rĂŞt Ă  ĂŞtre au cĹ“ur de la discussion pour mieux en saisir toutes les idĂ©es et les subtilitĂ©s, sans que ce travail d'animation soit pris en compte officiellement dans leur temps de travail
  • 15 Cette partie a Ă©tĂ© Ă©crite par BenoĂ®t GrĂ©goire de Imagination for People
  • 16 Voir la partie "La taille des groupes et les rĂ´les des membres" sur la diffĂ©rence entre participant proactif et participant rĂ©actif : http://ebook.coop-tic.eu/LaTailleDesGroupesEtLesRolesDesMembres


Dessin : Éric Grelet - CC By-Sa

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Comment produire un document à plusieurs centaines de personnes ? (2ème partie)

Auteur de la fiche : Jean-Michel Cornu
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : La première partie de ce texte est disponible ici

Constitution du groupe

Invitation Ă  participer
Pour constituer un groupe il faut commencer par y inviter des personnes. Cela peut se faire de façon collective et de façon individuelle. Les deux sont complémentaires. Une invitation n'est pas une inscription, il faut demander l'autorisation à une personne pour l'inscrire au groupe. Par contre, si celle-ci est intéressée, son inscription doit être la plus simple possible : cliquer sur un simple lien dans un mail en n'ayant à remplir qu'un minimum d'information (en général le prénom et le nom, parfois l'organisation. Le mail peut souvent être détecté directement). Il est possible de proposer en plus de cette première méthode, de répondre simplement au mail envoyé afin d'abaisser encore le seuil de passage à l'acte17. La réponse peut être traitée soit manuellement, soit mieux de façon automatique avec une adresse de retour qui pointe vers un robot qui permette d'inscrire directement la personne (en détectant dans l'adresse d'envoi son mail ou son compte sur le réseau social, ainsi que son nom).

Pour l'invitation collective, il faut tout d'abord choisir les créneaux de diffusion de l'information : listes mails de discussion ou de diffusion, réseaux sociaux, newsletters... Il faut prendre garde de ne pas spammer des groupes où une telle invitation ne ferait pas partie de l'objet. Des endroits naturels où une telle invitation peut être envoyée seraient la liste des membres, les newsletters et les réseaux sociaux de la ou des organisations qui animent le nouveau groupe. Avec un CRM (Customer Relationship Management, système de gestion des profils et des envois dans une organisation), il est même possible de personnaliser le message d'invitation avec en particulier le prénom et/ou le nom de la personne.
Pour ceux que l'on souhaite particulièrement avoir dans le groupe
Pour la partie individuelle, il faut tout d'abord constituer une liste des personnes que l'on souhaiterait avoir dans le groupe. Cela peut être fait par exemple avec un tableur où on trouve pour chaque personne à inviter une champ au format "Prénom Nom" <adresse_mail> (format qui permet un envoi facile avec non seulement le mail mais aussi le nom). D'autres colonnes peuvent comprendre l'organisation, un champ commentaire montrant l'intérêt d'avoir la personne dans le groupe ou encore des champ avec la date d'envoi, la réponse, la date éventuelle de première et de deuxième relance, etc. Ce tableau (ou une application qui ferait cela de façon plus efficace) permet de suivre les invitations individuelles 18. Si la personne, au bout d'une semaine environ n'a pas répondu, il est possible de faire une relance puis éventuellement une deuxième relance une semaine encore après. Il ne faut pas aller plus loin, on peut considérer qu'une personne qui ne répond pas deux ou trois fois ne souhaite pas être dans le groupe. Les messages d'invitation et de relance doivent être personnalisés avec le nom et/ou le prénom au moins au début du message, même si le reste est un message type. Il peut être également utile de prévoir deux types de messages : l'un avec le tutoiement et l'autre avec le vouvoiement (il faut alors indiquer dans le tableau la façon dont on s'adresse à la personne : tu ou vous) 19. Le message doit être le plus court possible tout en restant clair et complet (il doit tenir dans maximum un écran habituel d'ordinateur) et la fin du message doit être signée par une ou deux personnes avec éventuellement leur titre plutôt que de façon plus anonyme par un groupe ou une organisation. Une telle approche des invitations individuelles, lorsque elles est bien réalisée et que l'on connaît au moins un peu les personnes invitées (il peut être utile de faire signer le message par des personnes qui connaissent le destinataire) permet un très bon taux de retour (jusqu'à entre 80 et 90%).

Il peut être judicieux également de montrer dans l'invitation qu'il n'est pas nécessaire de contribuer pour participer au groupe (entre 60 et 90% des membres d'un groupe sont observateurs voire totalement inactifs 20), que le nombre de messages restera raisonnable (par exemple seules les synthèses et une sélection groupée de contributions seront envoyées avec au maximum cinq messages par semaine, le détail restant disponible sur une page web), et qu'il est possible de se désinscrire à tout moment 21.


Pour en savoir plus : exemple de messages d'invitation individuel personnalisé
Exemple de message d'invitation individuel (pour un homme et utilisant le tutoiement)
Sujet : démarrage d'un travail sur l'innovation monétaire

Cher <prénom>,

Je lance au sein de la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing) une "expédition" (un travail collectif de quelques mois) sur l'"Innovation monétaire" : Plus de 5000 "monnaies complémentaires" existent aujourd'hui dans le monde. La crise, la recherche de nouveaux modes de développement, l'internet et le mobile enfin, en accélèrent le développement. Et si les mêmes facteurs contribuaient aussi à réinventer les fonctions même de ces monnaies, et ce qu'elles rendent possible ?

Tous les résultats de l'expédition seront publics et librement réutilisables. L'objectif est d'ouvrir des opportunités nouvelles et d'inviter à l'action. Au regard de tes connaissances sur les monnaies, je te propose de nous rejoindre pour participer à cette réflexion. Si tu en es d'accord, il te suffit de cliquer sur le lien suivant : <lien vers l'inscription> ou si tu le préfères, tu peux me répondre et je m'occuperai moi-même de ton inscription.

En attendant d'avoir le plaisir d'Ă©changer avec toi.

Amicalement.

Jean-Michel Cornu

Exemple de message de relance (pour un homme et utilisant le tutoiement)

Cher <prénom>,

Les premiers échanges commencent ces jours-ci dans le groupe Innovation Monétaire. Si tu souhaites suivre ce qui va se dire sur une redéfinitions des fonctions de la monnaie et de ce qu'elles rendent possible (voir à y contribuer si tu en as le temps), je te propose de cliquer sur le lien suivant : <lien vers l'inscription> ou si tu le préfères, de répondre à ce mail et je m'occuperai moi-même de ton inscription.

Bien amicalement

Jean-Michel Cornu

[copie du mail précédent d'invitation]


Le premier tour d'Ă©changes
Une fois que le nombre des participants se rapproche de la centaine, la première chose à faire est de proposer à chacun de se présenter brièvement en une ou deux lignes en y ajoutant ce qu'elle attend du groupe et éventuellement ce qu'elle peut y apporter. Ce premier "tour de table" peut sembler inutile en particulier dans les réseaux sociaux où chacun dispose d'un profil, mais il a avant tout pour fonction de faire parler le maximum de personnes une première fois avec une question très simple à laquelle il est possible de répondre immédiatement. Ceux qui ont déjà posté un message ont beaucoup plus de chance de contribuer par la suite, permettant un nombre plus important de contributeurs (outre ceux qui ont tendance à contribuer systématiquement...). Il permet de montrer aux membres du groupe qu'ils sont nombreux et que beaucoup d'autres personnes contribuent, ce qui est également un facteur pour faciliter la participation. Pour lancer ce premier tour de table, il peut être nécessaire de faire appel à des "complices" qui vont répondre très rapidement pour se présenter et ainsi monter une première activité qui incitera les autres participants à se présenter également. Ce type de tour de table peut permettre jusqu'à 40% de participation sur les grands groupes.

Ce premier mail d'invitation à se présenter est également l'occasion de proposer des règles simples et courtes pour le fonctionnement du groupe qui sont facilement acceptables par tous et qui permettront ensuite d'être légitime à faire des remarques à des contributeurs qui ne les respecteraient pas.


Pour en savoir plus : exemple de trois règles courtes de fonctionnement
Petit rappel des règles pour nos échanges:
  • Soyez court : un mail Ă©gal au plus Ă  un Ă©cran (sauf pour les synthèses...).
  • Soyez constructif : personne n'a toute les solutions, chaque contribution enrichit le dĂ©bat.
  • Osez contribuer et accueillez les nouveaux contributeurs : il n'y a pas d'idĂ©es inutiles.


Si la constitution du groupe prend beaucoup de temps (au-delà de quinze jours), il peut être nécessaire avant le tour de table, d'envoyer un premier message d'attente indiquant que d'autres personnes s'inscrivent en ce moment et que les discussions vont bientôt commencer. Par contre, il n'est pas nécessaire d'attendre que la totalité des personnes soient inscrites pour commencer le tour de table (il peut rester après quinze jours d'invitation quelques relances individuelles).

Une fois dépassé la centaine de participants et le premier tour de table ayant permis au maximum de personnes de parler, le groupe est maintenant prêt pour faire un travail d'intelligence collective. Souvent le cycle de présentation se continue alors que la première question thématique est posée. Cela est normal, au fur et à mesure que les participants voient que de plus en plus de personnes se présentent et contribuent, il y a une certaine pression qui les incite à se présenter à leur tour. D'autres ne se présenteront pas. Il est important alors dans les messages d'animation de faire comprendre que l'on ne doit pas se sentir coupable de ne pas avoir participé (dans un grand groupe, la non participation est la norme), mais que ceux qui veulent apporter une idée, même simple et à n'importe quel moment, sont les bienvenus, qu'ils aient contribué auparavant ou non.
Par ailleurs, dans le groupe, identifiez un ensemble de "complices" : des personnes que vous connaissez bien et que vous pourrez contacter individuellement pour leur demander de contribuer afin "d'amorcer la pompe" et ainsi créer un effet d'entraînement pour les réactifs du groupe.

Veille, compréhension commune et idéation : une cartographie itérative

Cette phase comporte une alternance de périodes de contributions puis de synthèses sous la forme d'une carte textuelle donnant une vision d'ensemble de la compréhension du problème à un instant donné. Elle peut se décomposer en 3 grandes fonctions : la veille, la construction d'une compréhension commune et l'identification de nouvelles idées. Il peut être intéressant de les introduire l'une après l'autre mais elles continuent ensuite souvent en parallèle. Ainsi, une compréhension plus fine de certaines ramifications de la question initiale va pousser certains à citer des sources de veille et de nouvelles idées vont souvent obliger à réorganiser le savoir antérieur avec une classification améliorée.
La question initiale
La phase commence par l'énoncé de la question ou mieux, lorsqu'un travail préparatoire à été fait, par une première cartographie. Le débat est d'autant plus motivant pour les contributeurs qu'il est déjà suffisamment avancé tout en laissant de nombreux domaines à explorer. A partir de cette question ou de cette carte textuelle, il s'agit maintenant de demander aux membres du groupe les notions qui leur semble manquer et dans un premier temps de citer des sources pertinentes de travaux dans ces différents domaines (veille).

Comme à chaque mail étape, les règles peuvent être rappelées brièvement (voir plus haut "exemple de trois règles courtes de fonctionnement").
Les contributions : des "complices" aux "réactifs"
Pour susciter les premières contributions qui vont ensuite déclencher les suivantes, il est possible de faire appel à des "complices" : contactez directement en dehors des messages collectifs quelques personnes du groupe que vous connaissez bien en leur demandant de réagir à votre message le plus rapidement possible pour "amorcer la pompe". Bien sûr, vous ferez cela juste avant d'envoyer le mail initial ou les cartographies intermédiaires. Même si tous vos complices ne réagiront pas, le fait de les contacter en direct augmente très significativement le pourcentage de ceux qui enverront une contribution. En contactant ainsi entre 6 et 10 personnes, vous vous assurerez environ 3 à 5 premières contributions qui permettront de faire réagir les autres participants.

Laissez également un peu de temps (en général une semaine ou un peu moins si il y a beaucoup de contributions) pour que ceux qui le souhaitent puissent réagir. Dans les groupes où tout le monde voit toutes les contributions (liste de discussion par exemple), les réponses des autres a un effet d'entraînement. Pour les groupes ou seuls certains messages sont reçus par tous, il peut être utile de construire rapidement un message contenant une sélection de contributions reçus juste après votre envoi (un ou deux jours après la question initiale ou la carte intermédiaire). Ces contributions contiendront bien sûr celles de vos "complices", mais aussi peut être d'autres contributions plus spontanées.

Il est possible également de relancer en indiquant des domaines moins bien couverts. Vous pouvez aussi proposer d'identifier des éléments de veille (avec des références ou des URL), d'améliorer les différenciations entre deux concepts proches (et portant parfois le même nom) pour aboutir à une meilleure compréhension commune ou encore de proposer de développer des idées nouvelles non encore identifiées. Souvent les participants se concentrent sur certaines approches en continuant les discussions dans le même sens. Socrate, dans les écrits de Platon, appelait la maïeutique 22 "l'art de faire accoucher les esprits" en posant des questions. En proposant au groupe de développer plus particulièrement telle partie ou telle approche, vous améliorerez la qualité du résultat final.


Pour en savoir plus : la méthode des 6 chapeaux
La méthode des 6 chapeaux d'Edward de Bono 23 permet d'identifier les angles des différentes contributions. Il devient ainsi possible de relancer le groupe vers des approches insuffisamment développées :
  • chapeau blanc : quelles idĂ©es peut-on proposer d'un point de vue rationnel ?
  • chapeau rouge : que peut-on y ajouter d'un point de vue Ă©motionnel et intuitif ?
  • chapeau noir : quels problèmes cela pose d'un point de vue nĂ©gatif ?
  • chapeau jaune : quelles opportunitĂ© nouvelles d'un point de vue positif ?
  • chapeau vert : reprenons l'ensemble d'un point de vue crĂ©atif
  • chapeau bleu : quelle organisation pour dĂ©velopper le contrĂ´le du processus ?


Des méthodes plus complètes permettent d'identifier les domaines mal couverts dans un débat afin d'en assurer une qualité optimale 24.
Cette partie de l'itération peut aussi se faire lors de séances en ligne ou en présentiel, en complément des échanges en ligne asynchrones. Nous avons ainsi soumis la carte en cours sur le sujet de l'innovation monétaire 25 dans deux ateliers de travail à Marseille et Paris dans le cadre des rencontres Lift en demandant aux participants ce qui leur semblait manquer. Bien que l'assistance comprenne à la fois des participants au groupe et des personnes qui découvraient le travail, la présentation de chaque partie de la carte a permis à chaque fois une discussion avec des pistes nouvelles et des nouveaux concepts distingués. Ces rencontres ont permis à chaque fois de mettre à jour la carte qui a ensuite été resoumise au groupe en ligne. Une troisième rencontre a été organisée au lieu du design à Paris en y invitant trois intervenants de disciplines différentes (anthropologie, économie et philosophie) à réagir à la carte résultant des travaux collectifs. Dans un autre groupe, une phase de contribution a été testée lors d'une séance en ligne portant sur la stigmergie 26 (un mécanisme de coordination indirecte entre les acteurs qui permet un mode d'auto-organisation distribuée) en y ajoutant des éléments de la méthode SECI d'animation de séance proposée par Nonaka et Takeushi 27. Il est ainsi possible de mixer des itérations lors d'échanges asynchrones en ligne (d'une durée d'une demi semaine à une semaine) et des séances en ligne ou en présentiel (d'une durée comprise entre 1h30 et 3h), afin d'avoir un maximum de diversité parmi les contributeurs. Même parmi ceux qui assisteraient à la fois aux séances et aux échanges en ligne, certains sont plus à l'aise avec des contributions écrites ou orales.
La cartographie textuelle
Une fois par semaine, ou deux fois si les contributions sont nombreuses, améliorez la carte qui synthétise les différents éléments de veille, de compréhension et d'idées nouvelles proposés par le groupe.
La première étape consiste à attraper les éléments de contribution dans les différents messages du groupe. Un message peut comprendre deux ou plusieurs contributions. Pour faciliter leur utilisation, il est possible de les caractériser par une phrase reformulée, tenant sur une ligne maximum. Gardez également le nom du contributeur afin de faciliter les mécanismes d'estime dans le groupe 28.
L'étape suivante consiste à compléter la carte textuelle du débat (ou la créer si c'est la première fois) en y insérant les nouvelles contributions aux endroits judicieux. Cette opération nécessite souvent de réorganiser la carte en ajoutant des niveaux pour distinguer des concepts qui étaient confondus auparavant.
La carte a pour but de donner une vision d'ensemble des échanges. Elle se présente sous la forme d'une liste à point structurée contenant différents niveaux. Les contributions sont exprimées à raison d'une idée par ligne afin de conserver la carte la plus courte possible et éviter au maximum l'utilisation des ascenseurs pour la dérouler sur l'écran. A la fin de chaque ligne peut être ajouté le prénom du contributeur. L'objectif est de permettre de circuler sur la carte textuelle comme on déplace notre regard sur une carte graphique : plutôt que de nécessiter la lecture complète de la carte, nous devons pouvoir identifier rapidement les éléments clés et ensuite regarder plus en détail uniquement les parties qui nous intéressent. Pour cela, l'utilisation des gras, soulignés, italiques ainsi que les parties à la fois en gras et souligné permettent de faire ressortir certains mots ou groupes de mots importants. Il est également possible d'utiliser des couleurs telles que le rouge pour indiquer des éléments particuliers.


Pour en savoir plus : exemple d'une carte sur la façon de présenter la coopération
Quelle coopération vendre ?
  • 1) DĂ©fendre l'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral en oubliant l'intĂ©rĂŞt particulier Ă  court terme. (altruisme) (Mathieu)
    • Il existe des fondements mais complexes (thĂ©orie des barbes vertes...).
  • 2) Faire converger sur le long terme l'intĂ©rĂŞt collectif et particulier. (Michel)
    • C'est le fondement de la coopĂ©ration. (Jean-Michel)
    • Il existe des modèles Ă©conomiques : collaboration radicale, coopetition. (Gatien)
    • Quels exemples simples pour comprendre facilement ?
Comment faire converger l'intérêt individuel et l'intérêt collectif.
  • Donner une vision Ă  long terme. (Mathieu)
    • "L'ombre du futur" dans le jargon des Ă©conomistes. (Gatien)
  • DĂ©velopper l'abondance plutĂ´t que la raretĂ©. (Jean-Michel)
  • Favoriser des mĂ©canismes d'estime.
  • Participer Ă  une oeuvre collective et la mettre en commun. (Michel)
  • Transformer les mĂ©canismes de soutien aux projets. (Michel)
La coopération peut nous faire gagner du temps... ou en perdre...
  • Par les contacts qu'elle apporte. (mise en rĂ©seau)
  • Appartenir Ă  une communautĂ© crĂ©Ă©e de la confiance et de la lĂ©gitimitĂ©. (Richard)
  • La production du groupe peut nous faire gagner du temps (mutualisation). (Philippe Olivier)
  • Mais il faut savoir rendre la coopĂ©ration moins consommatrice en temps.
    • Pour les participants : mĂ©thode d'Ă©change en ligne. (Jean-Michel)
    • Pour les animateurs : en Ă©tant "fainĂ©ant intelligent" comme Linus Torvarld. (Michel)
La coopération peut nous faire gagner de l 'argent... ou en perdre. (C'est cet aspect que j'aimerais voir étoffer)
  • Mieux vivre collectivement : rediriger des fleuves pour irriguer des terres. (Mathieu)
  • Des modèles Ă©conomiques innovants (cf. libre, web 2, musique...). (Jean-Michel)


La carte n'est pas simplement une synthèse de la discussion. En effet, en la réorganisant, l'animateur voit souvent le premier des distinctions supplémentaires qui "sautent aux yeux". Il ne doit pas se priver de les ajouter sur la carte, car la prochaine itération de commentaires pourra éventuellement invalider son choix ou le compléter.
La fin de la phase
Au bout d'un certain nombre d'itérations, les contributions se tarissent et les participants n'ajoutent plus de nouvelles idées. Cela peut arriver dès la première itération (mais dans ce cas, les idées des contributeurs ne se sont pas croisées) mais on observe des échanges qui comprennent jusqu'à sept itération 29. Si par ailleurs, l'animateur estime que suffisamment d'angles sont couverts (voir par exemple la méthode des six chapeaux plus haut), alors une carte finale peut être diffusée au groupe. Il s'agit alors de faire éventuellement des choix et surtout de présenter les résultats sous une forme qui soit accessible à des personnes qui ne connaissent pas le sujet.

Choix : le consensus approximatif

Pas toutes les discussions nécessitent de faire des choix. Il est parfois plus utile de tout conserver pour montrer un maximum d'approches par exemple lorsque l'on souhaite produire un guide sur comment mettre en place un projet 30. Dans d'autres cas au contraire, il faut choisir collectivement parmi la diversité des idées proposées, les actions qui seront mises en oeuvre par le groupe ou les propositions qui seront retenues. La méthode utilisée pour la phase précédente permet d'atténuer le problème posé par la tendance de chacun à d'abord défendre son point de vue en opposition de celui des autres. Les idées les plus intéressantes sont souvent celles qui émergent au bout de plusieurs itérations. Même si elles sont proposées par un des participants, elles sont le fruit de nombreux croisements et ne peuvent plus être attribuées à une personne unique (même si on met en général le prénom de la personne qui a fait la proposition dans la carte textuelle). Il est plus facile de faire choisir à des personnes parmi des idées collectives que parmi les idées de ces mêmes personnes.
Une approche qui a montré son efficacité est celle du rough consensus. Il ne s'agit ni d'un consensus (difficile voir impossible à atteindre) ni d'un vote qui par définition laisse de coté les choix d'une partie des participants. Dans le rough consensus (consensus approximatif), la question posée est "quelqu'un a-t-il une objection majeure au choix proposé". Tout comme dans les grands groupes où la participation est l'exception et la non contribution la majorité, le rough consensus ne demande la réaction que de ceux qui auraient une véritable difficulté avec le choix proposé. Il est ainsi possible d'arriver à une situation où les choix faits, même s'ils ne sont pas ceux qu'auraient fait chacun des membres du groupe, sont suffisamment acceptables pour tous.
Le rough consensus est une des bases de l'IETF, Internet Engineering Task Force, la communauté qui depuis 1986, défini les standards de l'Internet. Malgré les enjeux importants que représentent le choix d'un standard plutôt qu'un autre pour beaucoup d'acteurs industriels, les méthodes de l'IETF ont permis de développer des standards acceptés par tous 31.

RĂ©daction du texte : relecture collective

Une fois tous les éléments de référence, les concepts et les idées identifiés par le groupe - et une fois éventuellement des choix opérés dans ces idées - il reste à transformer le tout en un document lisible par une personne extérieure au groupe ne connaissant pas le sujet. Cette phase se fait de façon plus traditionnelle avec un ou quelques "scribes" qui font la rédaction et l'ensemble du groupe qui relit et commente.

La relecture par le groupe est nécessaire car même avec la meilleure volonté du monde, personne ne comprend l'ensemble des subtilités inscrites dans la cartographie finale, pas même l'animateur qui l'a réalisée ! Ainsi, en rédigeant l'ensemble sous une forme plus littéraire, il n'est pas rare d'utiliser ce que l'on peut prendre comme des synonymes pour alléger le style. Mais un des contributeurs pourra faire remarquer que si le terme utilisé dans la cartographie est juste, cela n'est plus le cas dans le texte proposé. Il reste donc beaucoup d'éléments implicites dans la cartographie finale. Si celle-ci est acceptée par tous les membres du groupe, une formulation légèrement différente qui pourrait ne pas prêter à conséquence pour la majorité des personnes, peut ne s'avérer plus acceptable par certains.

La cartographie réalisée par le groupe peut engendrer un texte d'une ou deux pages ou bien un document important. Ainsi, dans le cas du groupe sur l'innovation monétaire, les six semaines de débat en ligne et les trois séances de travail ont permis 7 versions de la cartographie et ont abouti à un livre de 160 pages 32. La méthodologie Book sprint 33 utilisée par Floss Manuals 34 pour réaliser des livres collectifs en une semaine peut être utile. Un ensemble de personnes est réuni pendant cinq jours. Chacun rédige des parties du livre. Dans notre cas, il ne s'agit pas tant d'experts d'un domaine qui vont apporter leur connaissance que de personnes ayant participé aux échanges et qui vont chercher à transcrire le plus fidèlement possible la cartographie finale sous une forme accessible. Le sommaire est réparti entre les différents participants (suffisamment nombreux pour pouvoir rédiger leur partie en quelques jours) et chaque partie rédigée est mise en ligne et soumise aux commentaires du groupe. Des outils qui permettent de commenter en ligne tels que Co-ment 35 ou Google Drive 36 sont utiles à cette étape.

Une fois la rédaction terminée et validée par le groupe, il reste encore un travail d'édition pour traquer les fautes, améliorer le style et homogénéiser le tout. A ce stade, il est important d'éviter d'ajouter des erreurs. Aussi, il est intéressant d'avoir le texte final proposé avec les modifications apparentes par rapport au texte proposé par les rédacteurs (texte ajouté souligné et texte retiré barré), afin de permettre une dernière relecture plus aisée par le groupe en se concentrant uniquement sur les changements.

Une fois le travail entièrement terminé, il reste encore à diffuser largement le résultat en ligne et/ou sous la forme d'un livre imprimé. L'utilisation d'une licence Creative commons de type "cc - by -sa 3.0" 37 permet de faciliter sa diffusion et son appropriation par une large communauté.


Crédits photo : AJC1 sur Flickr - CC-By-SA

Comprendre par vous-mĂŞme ce qui se passe dans votre groupe

Auteur de la fiche : Jean-Michel Cornu
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : Il n'y a pas une façon unique de bien faire fonctionner un groupe qui pourrait vous ĂŞtre apportĂ©e par l'extĂ©rieur. Au contraire, c'est aux participants du groupe de se poser les bonnes questions - sans en oublier - pour trouver les rĂ©ponses adaptĂ©es. Ce questionnaire vous permet d'Ă©tudier votre groupe sous toutes ses coutures. Il peut ĂŞtre rempli par le ou les animateurs mais encore mieux, par tous les membres, mĂŞme ceux qui sont peu ou pas actifs.

Note : avant d'utiliser ce questionnaire, lisez au préalable La coopération en 28 mots-clés

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Formateur 2.0 : une nouvelle manière de faire de la formation

Auteur de la fiche : Outils-rĂ©seaux
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description :
formateur2zero.jpg

Nouvelles technologies, numérique : nouveaux enjeux pour la formation

Incontestablement, l'avènement du numérique et d'Internet a offert au secteur de la formation d'innombrables possibilités.
Le changement de méthodes qui en découle va au-delà des apports technologiques, et c'est toute l'organisation de l'information de l'espace, de la distance et de la temporalité qui est modifiée.

Facteurs de changement liés aux nouvelles technologies :

  • L'accès illimitĂ© aux ressources ( ITyPA! ou Internet, Tout Y est Pour Apprendre).
  • L'interaction multidirectionnelle Ă  distance ; la "prĂ©sence Ă  distance" oĂą la valorisation de la relation prend toute son importance.
  • La communication horizontale en rĂ©seau.
  • L'introduction des rĂ©alitĂ©s virtuelles et des micro-mondes.
  • Les logiques de participation portĂ©es par la culture numĂ©rique.
Tous ces éléments conduisent à envisager un nouveau modèle d'enseignement :

nouvelmodel


Ce qui implique :

nouvelformation


Notion annexe :

Les opportunités et les défis de TIC pour la formation

Les formateurs du Réseau d'enseignement francophone à distance du Canada REFAD ont identifié de manière très exhaustive les opportunités et les défis liés aux outils du Web 2.0 :

Les opportunités :

  • La mobilitĂ© et la portabilitĂ© et donc une flexibilitĂ© accrue pour les usagers, qui y ont accès de partout en tout temps.
  • Une motivation accrue d'au moins une partie des apprenants, particulièrement les plus jeunes, pouvant mener Ă  une plus grande persĂ©vĂ©rance.
  • L'Ă©tudiant comme producteur de contenus d'apprentissage, et donc un apprentissage plus visible menant Ă  une amĂ©lioration de son appropriation de la matière, de son autonomie et de sa responsabilisation.
  • Des possibilitĂ©s multiples de coopĂ©ration, de socialisation et d'Ă©changes et donc d'apprentissage de la collaboration et du travail d'Ă©quipe tant pour les Ă©tudiants que pour les formateurs et les institutions.
  • L'expression sous diverses formes, incluant le multimĂ©dia, permettant une personnalisation et un soutien Ă  diffĂ©rents styles d'apprentissage.
  • La facilitĂ© et la rapiditĂ© de la dissĂ©mination de l'information Ă  des coĂ»ts très faibles, indĂ©pendants de la distance, augmentant sa portĂ©e.
  • La multiplicitĂ© ou l'omniprĂ©sence d'outils pouvant supporter tous les aspects de l'expĂ©rience Ă©ducative.
  • Un large accès Ă  des contenus, des experts et des formations, constituant un facteur d'Ă©galisation, notamment entre les rĂ©gions.
  • De nouvelles possibilitĂ©s d'organisation de l'information et de crĂ©ation de mĂ©tadonnĂ©es.
  • Une occasion d'apprentissage de l'utilisation des mĂ©dias et outils tic et de la littĂ©ratie numĂ©rique, transfĂ©rable dans d'autres contextes.
  • Une opportunitĂ© d'innovation en enseignement, d'ouverture Ă  de nouvelles façons de faire et d'innovation organisationnelle, entre autres d'apprentissages plus personnalisĂ©s et plus contextualisĂ©s.

Les défis :

  • Le besoin pour les enseignants et les institutions de partager leur pouvoir et leur contrĂ´le. Une Ă©volution de l'autoritĂ© vers la transparence, de l'expert vers le facilitateur, de la prĂ©sentation vers la participation.
  • Le soutien Ă  la motivation et Ă  la participation nĂ©cessaire Ă  l'Ă©volution du rĂ´le de l'apprenant d'auditeur passif Ă  intervenant actif et crĂ©atif.
  • Un besoin d'apprentissage de littĂ©raties multiples : usage des technologies, compĂ©tences informationnelles, gestion de l'identitĂ© numĂ©rique, etc.
  • Les questions liĂ©es Ă  la propriĂ©tĂ© intellectuelle et Ă  l'Ă©volution des pratiques de production de contenus et de travaux (assemblages, coopĂ©rations, etc.).
  • La gestion de l'immĂ©diatetĂ© des communications et de l'Ă©volution rapide des logiciels sociaux.
  • Les risques liĂ©s Ă  la sĂ©curitĂ© des informations sur le web et Ă  la cybercriminalitĂ©.
  • Le choix des outils et de leur intĂ©gration, ou non, aux systèmes institutionnels.

Dans : WIKIS, BLOGUES ET WEB 2.0 , Opportunités et impacts pour la formation à distance, 2010 Texte intégral

Les pratiques pédagogiques spécifiques

Les raisons pour adopter les nouvelles technologies sont d'abord pédagogiques, en lien avec les besoins des apprenants.
Elles peuvent donc avoir des impacts importants sur la conception du dispositif et sur les modalités d'encadrement. Voici quelques pistes :

La motivation et le soutien Ă  la participation

La conception des formations doit prévoir des fluctuations importantes dans l'intérêt et la participation et mettre en place des mesures pour la susciter et la maintenir au-delà de l'engouement initial. La seule présence des outils ne suffit pas ; L'objectif ou le sens donné par le scénario pédagogique à leur usage demeure un élément central.

Les médias sociaux jouent un rôle motivateur dans la plupart des expériences éducatives. Ils offrent un sentiment d'habilitation aux apprenants et de nouvelles possibilités de socialisation. Ils sollicitent avantageusement la persévérance de chacun sur les temps de formation plus long.

Deux éléments liés à la motivation des stagiaires sont souvent indiqués :
  • l'Ă©valuation de la participation : c'est plus un choix forcĂ© de la participation que dĂ©libĂ©rĂ©. C'est aussi un risque d'une participation minimale ne visant que l'atteinte des critères d'Ă©valuation. Contrairement aux idĂ©es reçues selon lesquelles les Ă©lèves ne feront que les travaux qui seront formellement Ă©valuĂ©s, l'absence de contraintes rigides (relatives au blog par ex.) incite les Ă©lèves Ă  bloguer encore plus. Le dosage entre la contrainte et la libertĂ© est Ă  trouver.

  • la diffusion large des contributions : l'ouverture donne de la visibilitĂ©, de la fiertĂ© et permet la rĂ©utilisation. Elle est donc gĂ©nĂ©ralement vue comme un facteur de motivation. Cette pratique est systĂ©matiquement utilisĂ©e dans les formations Animacoop. Les stagiaires produisent des contenus diffusables. C'est un travail plus contraignant mais plus apprĂ©ciĂ© Ă©galement (voir : exemples de productions).

Des cheminements individuels, collaboratifs ou coopératifs

La multiplicité des outils de communication utilisables et les besoins différents mènent à une offre diversifiée de cheminements. La bonne posture pédagogique serait alors de varier pour donner aux apprenants aux styles d'apprentissages différents les possibilités d'un cheminement plus adapté.

Les activités collaboratives, facilitées par les outils du Web 2.0, ont cependant un intérêt plus particulier : elles sont à la fois "un bon vecteur d'apprentissage" et un moyen "de favoriser le développement de liens sociaux entre les apprenants", elles permettent de "lutter contre les risques d'isolement et de démotivation particulièrement dans l'apprentissage à distance". Elles permettent d'atteindre simultanément divers objectifs :
  • La rĂ©alisation,
  • le raisonnement de niveau supĂ©rieur,
  • le gain de temps de travail,
  • le transfert de l'apprentissage,
  • la motivation Ă  la rĂ©ussite,
  • la motivation intrinsèque et continue,
  • le dĂ©veloppement social et cognitif,
  • l'attraction interpersonnelle,
  • le soutien social, les amitiĂ©s,
  • la rĂ©duction des stĂ©rĂ©otypes et des prĂ©jugĂ©s,
  • la valorisation des diffĂ©rences,
  • la santĂ© psychologique, l'estime de soi,
  • les compĂ©tences sociales,
  • l'intĂ©riorisation des valeurs,
  • la qualitĂ© de l'environnement d'apprentissage... et beaucoup d'autres.

Cependant l'arrivée du numérique ne fait que révéler certains blocages d'un travail (apprentissage) collaboratif : échanger des informations essentielles en vue d'un projet commun avec efficacité est une étape supplémentaire que ne franchissent pas bon nombre d'organisations, faute de culture du partage d'une part, et des besoins élémentaires des individus d'autre part. Le travail collaboratif repose, avant tout, sur le volontariat et ne peut être une obligation.

Un apprentissage et un environnement plus personnalisés

La culture et la multiplicité des choix qu'offre le Web 2.0, combinées à ses possibilités de "mise en scène du je", appellent à une plus grande personnalisation des cheminements, tel qu'indiqué ci-dessus, mais aussi des modalités d'expression et des outils. Il peut s'agir d'une personnalisation très limitée : profils et pages personnelles, photos, etc., ajoutés à l'intérieur d'un environnement d'apprentissage institutionnel, centré sur le cours ou le trimestre plutôt que sur l'apprenant. Mais plus couramment, tel qu'évoqué au chapitre précédent, on parle d'une remise en cause plus fondamentale où l'étudiant construit son environnement d'apprentissage personnel, à partir de son propre choix d'outils, indépendamment des institutions successives qu'il fréquentera et où il constitue à la fois son portfolio, témoignant de sa formation continue comme de son expérience, et de son identité numérique.

Des pédagogies actives et des apprentissages plus contextualisés

Les outils du Web 2.0 favorisent de plus un apprentissage dans l'action, plus authentique ou situé. L'apprenant peut par exemple y construire des ressources utilisables par la communauté. Un exemple : articles produit par les stagiaires Animacoop sont réutilisés par les formateurs dans la production de nouveaux cours

Des contenus multimédias

Un autre défi que présentent ces outils pour les pédagogues est l'évolution vers des ressources d'apprentissage beaucoup moins textuelles. La vidéo, en particulier, connaît une popularité fulgurante.
  • L'utilisation du blog : permet de laisser des traces de ses apprentissages et est excellent dans les pratiques d'Ă©valuations formatives.
  • Le wiki montre les contributions de chacun Ă  un travail collaboratif.
  • La vidĂ©o et la vidĂ©oconfĂ©rence permettent d'Ă©valuer l'expression orale ou l'appropriation des contenus. On peut aussi construire Ă  partir des contenus existants; par exemple Ă©valuer ou complĂ©ter un article d'un wiki.

L'utilisation de l'outil approprié

Placé devant une abondance de types d'outils, le formateur doit pouvoir choisir ceux qui sont les plus pertinents en regard de l'apprentissage souhaité. Souvent, si son institution ne l'a pas fait pour lui, il doit aussi sélectionner les logiciels pour les supporter. Les discussions entre enseignants sur des forumsspécialisés montrent bien leur perplexité devant la multiplicité des outils offerts et la difficulté d'établir lequel est le plus approprié à leur activité pédagogique.
Plus loin nous vous proposons une petite sélection d' outils classés selon leurs usages.

Accompagnement

Pour dépasser le niveau du simple commentaire ou de la mise en forme, pour progresser vers des apprentissages de plus haut niveau, comme le développement de l'argumentation, de la critique et de la synthèse, un accompagnement pédagogique soutenu est essentiel.

L'encadrement de cheminements interactifs comme ceux que permet le Web 2.0 demande donc non seulement plus de temps, mais aussi une disponibilité plus continue. Pour faire face à ce besoin accru de temps et de disponibilité, plusieurs solutions sont avancées.
  • Le besoin d'Ă©tablir, dès le dĂ©part, des plages de disponibilitĂ©. de temps de "micro mentors".
  • Le travail collaboratif. L'encadrement Ă©tait assumĂ© en Ă©quipe de quatre professeurs : "Cette façon de faire avantage autant les Ă©tudiants, qui reçoivent une rĂ©ponse dans un dĂ©lai très court, que les professeurs, qui se partagent la tâche de rĂ©pondre aux courriels".

Les outils

OUTILS DE FORMATEURS et Pour les cours en linge dans pédagogie, formation / Elzbieta (elz)

Pour aller plus loin : veille partagée

Quelques sites sur la pédagogie et formation mise à jours par l'équipe OR

pédagogie, formation dans Laurent Marseault (furax37)


Les cours en lien :
Mots clĂ©s :

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Les cartes heuristiques en débat public

Auteur de la fiche : Laurent Marseault
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
TĂ©moignage : Vous est-il arrivĂ©, lors de l'animation de dĂ©bat public d'avoir :
  • Une personne qui rĂ©pète au moins 5 fois la mĂŞme chose ?
  • Deux personnes qui se disputent alors qu'elles parlent de la mĂŞme chose mais ne l'ont pas compris ?
  • Des antagonistes qui sont contents du dĂ©bat car "t'as-vu ce qu'on lui a mis..." ?
  • Les participants qui trouvent qu'on a beaucoup causĂ©, mais bon... Ça n'a pas beaucoup avancĂ© ?
  • ...

Et bien moi cela m'est arrivé bien souvent avant que je n'introduise les cartes heuristiques pour aider à l'animation.

Côté outillage :

  • Un vidĂ©o-projecteur
  • Un ordinateur sur lequel est installĂ© le logiciel, Freemind, X-Mind ou Freeplane (ce dernier a ma prĂ©fĂ©rence)
  • Et un gros entraĂ®nement Ă  l'Ă©coute et Ă  la prise de note synthĂ©tique.

Sur le rond central, j'inscris le sujet du débat puis, note de manière succincte les éléments de la discussion qui s'enchaînent. La carte mentale s'élabore petit à petit. Les idées s'organisent, se ré-organisent. Nous fermons une partie de la carte pour nous concentrer sur un nouvel aspect du débat...

Quelques éléments vécus autour des cartes :

  • Deux personnes ne sont pas d'accord sur le positionnement d'un mot dans la carte. Derrière un mĂŞme mot, elles voient en fait deux idĂ©es diffĂ©rentes, le fait de passer par la cartographie le rĂ©vèle.
  • Certaines idĂ©es sont faciles Ă  positionner, par contre d'autres... Dans ce cas, je demande au groupe de m'aider Ă  positionner cette nouvelle proposition, il s'agit souvent, en cas de difficultĂ©, d'une idĂ©e qui rĂ©-organise les idĂ©es prĂ©cĂ©dentes, le temps de rĂ©flexion collectif fait maturer le groupe.
  • Le fait de rĂ©-ouvrir toutes les branches de la carte en fin de dĂ©bat, fait prendre conscience au groupe du chemin parcouru, souvent, le groupe est fier de lui.
  • Lors d'un dĂ©bat promis comme tendu, nous avons commencĂ© par lister les Ă©lĂ©ments du dĂ©bat. Puis nous les avons classĂ©s collectivement en trois groupes, ceux qui ne mĂ©ritent pas discussion car nous serons d'emblĂ©e d'accord, ceux que nous avons intĂ©rĂŞt dans un premier temps Ă  mettre de cĂ´tĂ© car ils sont promesses de bataille rangĂ©e, et nous avons commencĂ© par le troisième paquet, les Ă©lĂ©ments dont nous pouvons dĂ©battre sans nous trucider.

Pour aller plus loin :

  • On peut ensuite importer la carte dans le logiciel Xmind puis jouer sur les structures (organigramme, diagramme logique, tableau...). Le groupe, alors que le dĂ©bat semblait abouti, se met Ă  exprimer de nouveaux Ă©lĂ©ments, se met Ă  travailler sur les idĂ©es dans leurs globalitĂ©s, impression qu'il passe Ă  un niveau supĂ©rieur de discussion.
  • Souvent en fin de dĂ©bat, quelques personnes viennent demander quel est ce logiciel utilisĂ©. Le fait de choisir des outils simples d'usages, libres et fonctionnant sur toutes les plate-formes permet aux participants de pouvoir prolonger leur expĂ©rience de pensĂ©e heuristique.

A noter :

  • Il est maintenant possible de construire des cartes de manière collaborative, soit en utilisant des services de cartes heuristiques en ligne, soit en utilisant Freemind qui propose cette fonctionnalitĂ© (un peu laborieuse Ă  mettre en place)

Références :

http://petillant.com rubrique appliquer et comprendre

Les accélérateurs de projet

Auteur de la fiche : Laurent TĂ©zenas - Montpellier SupAgro
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : Pour assurer le succès d'une telle dĂ©marche, il est important de s'approprier la mĂ©thode et de suivre les règles qui en dĂ©coulent.
Trois rôles devraient être assurés :
  • Un exposant : la personne qui prĂ©sente sa situation problème.
  • Un animateur - gardien de la mĂ©thode : prĂ©sente rapidement la mĂ©thodologie, rappelle les règles, assure le bon dĂ©roulement.
  • Un secrĂ©taire : celui qui prend les notes (fonction partagĂ©e sur Etherpad).

Étape 0 : Préparation (5 min.)
Au début de la rencontre, le groupe devrait choisir :
  • Une personne qui prĂ©sente sa situation-problème : il est conseillĂ© qu'elle prĂ©pare sa question en amont Ă  partir de sa rĂ©flexion sur ce qu'elle vit comme difficultĂ© dans sa pratique professionnelle.
  • Un animateur (gardien de la dĂ©marche).
  • Une personne qui prendra les notes (ou fonction partagĂ©e sur pad).

Étape 1 : Exposé de la problématique ou de la situation (5 min)
La personne qui a accepté de soumettre son problème expose le plus clairement possible la situation et son contexte. Elle exprime ensuite la façon dont elle définit le problème. Les autres membres de l'équipe écoutent.

Étape 2 : Clarification de la problématique (5 min)
Les membres du groupe formulent les questions pour bien cerner la situation; ils doivent, à cette étape, s'en tenir à des questions d'information factuelle (meilleurs compréhension du contexte par ex). La personne qui a exposé sa situation apporte les précisions ensuite.

Étape 3 : Contrat - reformulation de la question (1 min)
La personne qui a exposé sa situation précise clairement ce qu'elle attend des autres membres du groupe. (je voudrais que le groupe m'aide à ...).

Étape 4 : Réactions, commentaires, suggestions (20- 30 min)
Ce sont surtout les autres membres du groupe qui interviennent : Ils donnent leurs impressions, réactions, perceptions connotées d'évaluation et d'interprétation de la situation.. Ils s'appliquent surtout à proposer une façon de voir autrement la situation, à la recadrer. Ils peuvent faire des suggestions pratiques ou donner des conseils.
La personne qui a exposé sa situation écoute et s'impose à ne pas intervenir. Elle a tout intérêt à noter par écrit ce qui lui paraît pertinent de retenir.

Étape 5 : Synthèse et plan d'action (5-10 min)
La personne qui a exposé sa situation prend quelques instant pour finaliser en mini plan d'action des remarques exprimées par les membres du groupe (une synthèse personnelle de ce qu'elle retient).
Pendant ce temps , les autres participants notent les idées et remarques qui peuvent leur être utiles dans leurs projets (idées transversales etc)

Après ce temps d'écriture , la personne qui a exposé sa situation présente son plan d'action, indique la façon dont elle entend donner des suites. Les autres membres du groupe n'ont pas à discuter des choix de la personne ou de son plan d'action; ils se comportent plutôt comme des témoins du cheminement de cette personne; ils peuvent exprimer leur soutien et leur encouragement.
Les idées "transversales" notées par les autres participants, seront présentées en grand groupe ensuite.

Étape 6 : Évaluation et intégration des apprentissages, vécu (5 -10 min)
Pour fermer correctement la rencontre, il convient de faire un retour sur ce qui s'est passé. La personne qui a demandé de l'aide peut exprimer son vécu ; le groupe peut évaluer sa façon de procéder et, au besoin, y apporter des correctifs pour la prochaine rencontre. Il est recommandé au groupe de se donner quelques minutes pour que chaque membre puisse noter ce qu'il retient de cette rencontre.

AdaptĂ© de : Payette Adrien, Champagne Claude, Le groupe de codéveloppement professionnel, 1 vol., QuĂ©bec, Canada, Presses de l’universitĂ© du QuĂ©bec, 1997.

Vous pouvez télécharger une fiche simplifiée, adaptée par Laurent Tézenas Télécharger le fichier Accelerateur_de_projet.pdf (92.2kB)

Prezi

Auteur de la fiche : Outils-RĂ©seaux et SupAgro Florac
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
En introduction : Prezi est un logiciel de crĂ©ation de prĂ©sentation en ligne. Sa particularitĂ©, par rapport aux logiciels de prĂ©sentation classique type Impress ou Powerpoint est que le dĂ©roulĂ© de la prĂ©sentation n'est pas linĂ©aire. L'ensemble de la prĂ©sentation Prezi est sur un seul et mĂŞme espace, on accède aux Ă©lĂ©ments en zoomant et dĂ©zoomant.
imagebf_imageprezi.png
Site officiel : http://www.prezi.com
Famille d'outils : Animation
PrĂ©sentation : Un exemple : un cours sur la coopĂ©ration de Jean-Michel Cornu.

PrĂ©-requis :
  • Se crĂ©er un compte Prezi.
  • Avoir une connexion Internet.
  • Avoir un logiciel de lecture au format Flash installĂ© (pour Ă©diter son Prezi).
Quelques applications :
  • PrĂ©sentation d'un projet, en prĂ©sence ou Ă  distance.
  • CrĂ©ation d'un support de cours ou d'un didacticiel disponible en ligne.
  • CrĂ©ation d'une prĂ©sentation Ă  plusieurs Ă  distance.
Prise en main : Tutoriel de la crĂ©ation du compte Ă  la crĂ©ation de son Prezi (attention la crĂ©ation d'un compte de type Edu prĂ©sentĂ© dans ce didacticiel n'est possible que pour les enseignants et Ă©tudiants)

Avantages :
  • Des prĂ©sentations plus dynamiques !
  • Bien adaptĂ© Ă  une prĂ©sentation dans une logique d'attention (j'adapte le dĂ©roulĂ© au public). Cette notion s'opposant Ă  la logique d'intention : j'amène mon public du point A au point B.
  • Permet une organisation du propos sous la forme d'une carte heuristique comme sous une forme linĂ©aire.
  • PrĂ©sentation tĂ©lĂ©chargeable et donc prĂ©sentable sans avoir internet.
  • La prĂ©sentation tĂ©lĂ©chargĂ©e est auto-exĂ©cutable, il n'y a pas besoin d'un logiciel installĂ© pour pouvoir la prĂ©senter.
  • On peut accĂ©der Ă  ses prĂ©sentations depuis n'importe quel ordinateur reliĂ© Ă  Internet.
  • Permet l'Ă©dition Ă  plusieurs, en mode synchrone ou asynchrone.
InconvĂ©nients :
  • Dans sa version gratuite, la crĂ©ation ne se fait qu'en ligne.
  • Attention Ă  l'effet "mal de mer" par abus des effets de rotation.
  • Interface tout en anglais.
  • Dans la version gratuite (hors Ă©ducation) toutes les prĂ©sentations sont visibles en ligne, il n'y a pas d'espace privĂ©.
Licence : Logiciel propriĂ©taire, Freemium
Utilisation : Facile
Installation : Ne s'installe pas

Quels outils pour quoi faire ? (selon l'évolution du réseau)

Auteur de la fiche : Outils-rĂ©seaux
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : Il existe de nombreux outils pour fonctionner en rĂ©seau, les outils collaboratifs, dont de nombreux sont disponibles en logiciels libres. Ils offrent des champs d'application très ouverts. Mais il est parfois difficile de s'y retrouver dans cette profusion d'outils et de fonctionnalitĂ©s.

Vie d'un RĂ©seau

La création des réseaux : 5 processus fondamentaux

image Etapes réseau


Ces processus sont simultanés. Ils guident le cheminement des nouveaux arrivants.

Des outils pour chaque étape de la vie du réseau


Processus Fonction "Petites flèches" Outils privilégiés
Formation Création de l'identité du réseau Regroupement des flèches de même couleur Liste de discussion générale et cartographie dynamique des membres du réseau
Information Échanges d'informations entre les membres du réseau Regroupement des flèches ayant la même direction Listes de discussion thématiques, forums, news
Transformation Montage de projets collectifs Émergence des "grosses flèches" des projets Ateliers et outils de support des projets
Rayonnement Interaction avec le monde environnant Action des flèches projets sur les autres flèches de l'entour Diffusion des données sur un site Internet (avec les CMS : intégration dynamique de contenu)
Consolidation Ouverture et poursuite de la dynamique Perméabilité (tirets) à de nouveaux membres et conservation d'une dynamique interne (spirale) Accueil des nouveaux, classement des infos, présence d'un historique

Formation du réseau

Cette première étape consiste à rendre visible l'appartenance au réseau. Il importe en effet que tout nouvel acteur soit immédiatement visible, à la fois pour lui-même (existe bien dans le réseau et celui-ci me reconnaît) et pour les autres.
Les outils indispensables pour cette première étape correspondent, lors d'une rencontre physique, au traditionnel "tour de table".

Description : des outils pour réaliser des questionnaires en ligne. Certains traitent les réponses statistiquement (réalisation de graphiques, pourcentages).

Information du réseau

Il ne suffit pas de dire "j'appartiens au réseau" pour en être partie prenante, il faut aussi dire ce qui nous passionne, ce que l'on veut y faire, avec qui on veut le faire ; Pour cela, il faut que les membres du réseau puissent échanger efficacement des informations, discuter entre eux, se regrouper par affinité et rendre visible les thèmes de discussion qui pourront être à l'origine des futurs projets.
RĂ©seaux sociaux :

Transformation du réseau

Cette étape - en fait il s'agit d'un processus permanent - est identifiée à l'émergence, à la création et au montage des projets. Il s'agit bien d'une transformation au sein du réseau, puisque celui-ci se met à créer de l'organisation et à devenir opérationnel au travers de ses projets.
Les outils nécessaires lors de cette étape sont ceux qui permettent de travailler en commun sur des projets, ils correspondent donc à toute la batterie des outils collaboratifs, pour partager des documents et de l'information, co-rédiger, échanger, se synchroniser et réfléchir ensemble.
Partage de document :
Wiki :
Bureautique en ligne :
Agenda
Carte heuristique :
Chat :
Bookmarking social :

Rayonnement du réseau

Le réseau est maintenant perçu au travers des projets qu'il héberge et anime et il entre en interaction avec son environnement.
Ces interactions peuvent se faire à différents niveaux : interaction avec le public dans le cadre des projets, interaction avec les partenaires institutionnels qui soutiennent et encouragent les projets, interaction avec d'autres réseaux pour échanger ou transférer des compétences, des expériences...
CMS : content management system
RSS :

Consolidation du réseau

Cette étape vise en fait à garantir que, même si le réseau a vécu avec certains de ses membres les 4 premières étapes, il reste ouvert à de nouveau membres.
Dans cette étape, les outils sont plutôt méthodologiques (historique du réseau, charte, guide du nouveau membre, mode d'emploi pour participer...).
Mais certains outils techniques aident à visualiser plus facilement l'activité d'un réseau ayant beaucoup de contenu.
Nuage de tags :


Crédits illustrations sous licence creativecommons : by Outils-Réseaux

Quels outils pour quoi faire ? (selon le type de groupe)

Auteur de la fiche : Outils-rĂ©seaux
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description :

Grille de décision

Quel type de groupe ?

TAILLE : gérer la parole PETIT GROUPE : échanges immédiats GROUPE MOYEN : faciliter les échanges GRAND GROUPE : gérer la quantité d'échanges
ETENDUE : renforcer les liens GROUPE LOCAL : se synchroniser GROUPE NATIONAL : retrouver le local GROUPE MONDIAL : retrouver le national
VOCATION : adapter les outils aux objectifs CONVIVIALITE : maîtriser l'informel PRODUCTION : maîtriser les tâches critiques pour Co-construire DIFFUSION : publier et se faire connaître
MATURITÉ : vers l'autonomie ENFANT : initier le premier pas ADOLESCENT : gérer les conflits ADULTE : rester ouvert et jeune

PETIT GROUPE : Échanges immédiats

  • Courrier Ă©lectronique.
  • Outils de communication synchrone.
Cette famille d'outils regroupe tous ceux qui permettent de dialoguer en direct et Ă  distance :
  • - Les outils de chat ou de messagerie instantanĂ©e : on dialogue par Ă©crit en temps quasi-synchrone.
  • - Les outils de tĂ©lĂ©phonie par IP : on peut discuter Ă  l'oral (transmission de la voix).
  • - Les outils de visio-confĂ©rence : on peut dialoguer par oral et se voir (transmission du son et de l'image).

GROUPE MOYEN : faciliter les Ă©changes

  • Liste de discussion, de diffusion, forum
Description : Une liste de discussion ou liste de diffusion est une utilisation spécifique du courrier électronique qui permet le publipostage d'informations aux utilisateurs qui y sont inscrits.
  • Liste de discussion : liste d'Ă©change, par courrier Ă©lectronique, sur un sujet ou pour un groupe. Tout le monde peut Ă©crire Ă  la liste, tout le monde reçoit ce qui Ă©crit Ă  la liste (n vers n).
  • Liste de diffusion : liste en lecture seule, par courrier Ă©lectronique, pour diffuser par exemple une lettre information ou "newsletter". La lettre est diffusĂ©e Ă  tout le monde mais aucun des destinataires ne peut intervenir dessus ou communiquer vers les autres inscrits Ă  la liste de diffusion (1 vers n).

  • Forum Web : liste de discussion "en ligne" : on consulte, on crĂ©e un message et on rĂ©pond via son navigateur Web. Les messages sont classĂ©s par fils de discussion.

GRAND GROUPE : Gérer la quantité d'échanges

  • Nuage de mots clĂ©s
Le nuage de mots-clefs (tag cloud en anglais) est une représentation visuelle des mots-clefs (tags) les plus utilisés sur un site web. Généralement, les mots s'affichent dans des polices de caractères d'autant plus grandes qu'ils sont utilisés ou populaires.
Voir la définition de Wikipedia
Synthèses : voir l'exemple de l'utilisation des listes à Tela Botanica

GROUPE LOCAL : Se synchroniser

  • Agenda partagĂ©
Des agendas visibles sur Internet et que l'on peut compléter à plusieurs.

GROUPE NATIONAL : Retrouver le local

  • Annuaires
Il n'existe pas d'outils clés en main pour réaliser des annuaires. Mais c'est un outil qui est souvent présent dans d'autre systèmes :
  • les outils de rĂ©seaux sociaux permettent par exemple de crĂ©er un annuaire des membres,
  • les CMS proposent gĂ©nĂ©ralement une inscription informatique et proposent ainsi une liste de membres, on peut crĂ©er une liste de membre dans un wiki en ouvrant une page pour chacun.

  • Cartographie
Des systèmes pour installer des cartographies interactives sur un site Internet. On peut s'en servir pour cartographier une communauté, un réseau en création : indispensable pour initier de la coopération !

GROUPE MONDIAL : Retrouver le national

CONVIVIALITÉ : Maîtriser l'informel

  • Trombinoscope
  • RĂ©seaux sociaux et micro-blogging
Les réseaux sociaux : service basé sur le web qui permet aux individus de construire un profil public ou semi-public dans un système limité, d'articuler une liste d'utilisateurs auxquels ils sont reliés, de voir et de naviguer à travers leurs propres relations et celles faites par les autres utilisateurs.
Voir une vidéo expliquant le concept par Common Craft
Une présentation sur les réseaux sociaux
  • Le micro-blog (parfois appelĂ© mini-blogue) :
  • C'est un dĂ©rivĂ© concis du blog, qui permet de publier un court article, plus court que dans les blogs classiques, les articles pouvant ĂŞtre de type texte court, mais peuvent Ă©galement contenir une image ou mĂŞme une vidĂ©o embarquĂ©e, Les flux d'agrĂ©gation sont plus lĂ©gers que dans les blogs traditionnels et peuvent contenir tout le message. La diffusion peut Ă©galement ĂŞtre restreinte par l'Ă©diteur Ă  un cercle de personnes dĂ©sirĂ©es. (article issu de Wikipedia)

PRODUCTION : Maîtriser les tâches critiques pour Co-construire

  • Wiki
  • Partage de documents :
Dans un groupe, il est souvent indispensable de partager des documents et des ressources. Pour cela, il existe soit des systèmes en ligne prêts à l'emploi ou des logiciels libres à installer sur un hébergement. L'idéal est de choisir des dispositifs qui permettent une synchronisation.
  • Bureautique en ligne :
De plus en plus, on peut transférer son bureau sur Internet : les outils de bureautique en ligne sont de plus en plus utilisés. Leur avantage est de permettre une utilisation collective et en temps réel : idéal pour impulser de la coopération !
  • Bookmarking social :
Le social bookmarking (en français "marque-page social", "navigation sociale" ou "partage de signets") est une façon pour les internautes de stocker, de classer, de chercher et de partager leurs liens favoris.
Définition issue de Wikipédia
  • Carte heuristique :
Appelé aussi carte mentale (mind map en anglais), c'est une méthode de communication et de transmission des informations entre les personnes, sous forme graphique. Il s'agit de mettre au centre de la feuille le thème principal (mot ou dessin) et de développer à partir de là des branches contenant les différentes idées se rapportant au thème. Concept inventé par le mathématicien Tony Buzan dans les années 60.
Références :

DIFFUSION : Publier et se faire connaître

  • Lettre d'actualitĂ© et liste de diffusion.
  • CMS
Content Management System, ou Système de Gestion de Contenu. Désigne une catégorie de logiciels facilitant la création, la mise à jour et la publication du contenu d'un site web. Parmi les outils les plus connus de cette catégorie : SPIP, Mambo (devenu Joomla), Ez Publish, Typo 3...
  • Flux RSS et syndication
On appelle "RSS" ("Rich Site Summary" ou "Really Simple Syndication") un format de données utilisé pour diffuser les mises à jour de sites dont le contenu change fréquemment, sites d'information, blogs...Un flux RSS contient généralement le titre de l'information, une description synthétique et un lien vers une page décrivant plus en détail l'information. Le fichier RSS, appelé également flux RSS, canal RSS, fil RSS ou fil d'info, est maintenu à jour afin de proposer en temps réel les dernières informations publiées.
Il existe deux façons d'utiliser RSS :
  • pour une utilisation personnelle. Il est alors nĂ©cessaire de disposer d'un outil spĂ©cifique, appelĂ© "lecteur RSS" ou encore "agrĂ©gateur", pour s'abonner et consulter en un seul endroit les dernières actualitĂ©s de sites web, sans avoir Ă  les visiter.
  • la syndication de contenus : la publication automatique sur un site Internet d'informations Ă©manant d'autres sites.
  • Blog
De "Web – log" : au dĂ©part, sortes de journaux intimes en ligne, ils se sont imposĂ©s sur la toile, pour devenir les supports d'une expression publique diverse : opinion, parole citoyenne, militante, tĂ©moignages, rĂ©cit...
Il en existe différents types : services clés en main fournis (plate-formes de blog) ou logiciels libres à installer sur un serveur. Leur point commun : ils permettent à un non-technicien d'écrire et publier des articles qui seront ensuite triés par dates.

ENFANT : Initier le premier pas

Outils simples

Rencontres

Modes d'emploi

Voir : : Mode d'emploi du wiki "stages courts"

ADOLESCENT : GĂ©rer les conflits

Règles de fonctionnement

  • Sondages et formulaires.
Description : des outils pour réaliser des questionnaires en ligne. Certains traitent les réponses statistiquement (réalisation de graphiques, pourcentages).

ADULTE : Rester ouvert et jeune

Accueil des nouveaux, entrées dans le contenu par public

Voir le portail de l'ONEM

Règles du pédagogue

Auteur de la fiche : Outils-rĂ©seaux
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : Nous notons ici quelques principes auxquels il faut penser en construisant son action de formation.

Comment apprend-on ?

L'acquisition de la nouvelle compétence suit une progression à quatre étapes :

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La personne peut déclencher les mécanismes d'apprentissage à partir du constat d'un manque.
En situation de formation, cette logique peut correspondre aux activités proposées :
  • activitĂ© qui dĂ©stabilise, questionne (incompĂ©tence consciente),
  • suivi d'une activitĂ© qui stabilise, apporte des savoirs et savoir-faire nĂ©cessaires (compĂ©tence consciente)
  • activitĂ© qui donne une possibilitĂ© d'appliquer (en voie d'une compĂ©tence inconsciente).

10 règles d'apprentissage d'adulte

  • L'adulte n'est pas un enfant. Il n'obĂ©it pas Ă  des parents-formateurs.
  • L'adulte n'est pas lĂ  pour s'amuser. Il se sent responsable et demande Ă  ce qu'on reconnaisse en lui, ce sens de la responsabilitĂ©.
  • L'adulte possède une expĂ©rience humaine, familiale, sociale et professionnelle sur laquelle le formateur doit s'appuyer.
  • L'adulte travaille en Ă©quipe, mĂŞme si parfois, il doit aussi travailler seul.
  • L'adulte conjugue toujours thĂ©orie et pratique dans sa formation.
  • L'adulte comprend très bien la logique de l'Ă©change symbolique : donner-recevoir-rendre. Il fournira d'autant plus d'effort qu'il sentira que le formateur n'Ă©pargne pas son temps et son Ă©nergie. Il n'hĂ©sitera pas Ă  partager son savoir spĂ©cifique avec d'autres.
  • L'adulte a besoin d'espaces de convivialitĂ© et de temps pour assimiler.
  • L'adulte Ă©value toujours l'intĂ©rĂŞt de son temps de formation.
  • L'adulte sait et peut continuer Ă  apprendre, mĂŞme Ă  un âge avancĂ©.
  • L'adulte respecte le savoir, mais encore plus la relation humaine.
  • L'adulte n'est pas "une boite Ă  fiches"... et le savoir purement acadĂ©mique ne l'intĂ©resse pas.
  • L'adulte est ouvert Ă  une approche pluridisciplinaire des problèmes. Il considère souvent une question comme "un problème Ă  rĂ©soudre" concrètement.

Rythme de la journée

Des nombreuse études montrent que le niveau de productivité et d'attention change au fur et à mesure de la journée. Sur la journée "normale" de travail (9h-18h), on observe les phénomènes suivants :
  • matinĂ©e : est plus propice au travail intellectuel que l'après midi.
Alors on privilégie une activité démonstrative le matin et exercices d'application l'après midi.
  • les pĂ©riodes d'hypoglycĂ©mie : 11H30-12H30 et 17h00-18h00 environ : possible fatigue et irritabilitĂ©. A Ă©viter les activitĂ©s d'incompĂ©tence consciente, privilĂ©gier les travaux en petits groupe ou binĂ´me.
  • la pĂ©riode de digestion forte : 14H-15h30 environ : passivitĂ©, l'endormissement et dissipation. Les exercices d'application, de dĂ©couverte sont Ă  privilĂ©gier.
  • la durĂ©e optimale d'une journĂ©e de formation : 7h L'effort de concentration est difficilement soutenu plus longtemps.

Comment retient-on l'information ?

A penser en préparant les support des cours. Nous retenons :
  • 10% de ce que nous lisons.
  • 20 % de ce que nous Ă©coutons.
  • 30 % de ce que nous voyons.
  • 50 % de ce que nous voyons et entendons en mĂŞme temps.
  • 80 % de ce que nous disons.
  • 90 % de ce que nous disons en faisant en Ă©tant impliquĂ©s.

Courants, démarches, méthodes, savoirs... De quoi parle-t-on ?

Un mini guide pédagogique pour connaître les concepts de bases.
Guide réalisé par www.foad-spirit.net

Pour aller plus loin

Les cours en lien :
Courants pédagogiques et TIC
Mots clĂ©s :

Ce que nous avons appris de Cooptic


Les formations hybrides, liant les "enseignements" en présence et à distance, sont d'excellents outils de développement professionnel tout au long de la vie.

Cependant, plusieurs conditions sont nécessaires pour que ce type de dispositifs de formation devienne un réel écosystème d'apprentissage.
L'expérience de Cooptic a renforcé nos convictions sur quelques conditions de réussite des formations à l'ère numérique.

La formation n'est plus une transmission pyramidale des savoirs, où celui qui sait passe l'information à celui qui apprend. C'est une co-construction des connaissances à partir de la mise en réseaux des informations disponibles, sélectionnées par le formateurs, des connaissances et des expériences individuelles enrichies collectivement par les échanges réflexifs. Le processus formatif est explicité par le formateur pour que la formation permette d'apprendre à apprendre.

La personne est au centre de l'apprentissage. Mais cette personne est facilement connectée au monde et aux autres, grâce à des nouvelles technologies disponibles.
Dans la formation Cooptic et Animacoop, son équivalent français, nous expérimentons la construction des communautés apprenantes dont le fonctionnement est proche des communautés épistémiques (cf. supra). Les stagiaires publient des articles, créent des parcours de formation en devenant progressivement des "amateurs -experts" actifs. Cette nouvelle qualité des personnes en formation conjugue d'authentiques ambitions intellectuelles, pédagogiques, voire démocratiques, et ouvre largement la place au plaisir d'apprendre.

Le travail de formateur change car il assure plusieurs fonctions en parallèle :
  • Formateur "expert" : il est le rĂ©fĂ©rent sur les sujets traitĂ©s, il transfert les connaissances.
  • Accompagnateur : il structure et accompagne la progression du groupe dans un environnement d'apprentissage fondĂ© sur la communication et l'Ă©change.
  • Tuteur : il Ă©tablit un lien individualisĂ© avec chaque apprenant en aidant Ă  surmonter l'effet d'isolement que les formations Ă  distance induit.
  • "Technicien" : il est garant du fonctionnement des dispositifs techniques.

Ces nouvelles "fonctions" assurées par un ou plusieurs formateurs nécessitent des changement profonds :
  • ReconsidĂ©rer la "distance" comme un espace-temps de possibles interactions et apprentissages. On peut apprendre, crĂ©er des liens, travailler ensemble, produire une ressource dans des configurations multiples :
    • Ă€ distance asynchrone en contribuant selon ses disponibilitĂ© sur un espace d'Ă©criture, en partageant des ressources... En Ă©changeant par mail ou forum,
    • Ă€ distance synchrones durant des confĂ©rences vidĂ©o, ou Ă©changes de pratique entre les groupes,
    • En prĂ©sence et Ă  distance Ă  la fois... Il est possible d'organiser des cours en visio-confĂ©rence avec deux groupes en parallèle sur deux sites diffĂ©rents.
  • Rendre la relation plus horizontale entre les formateurs, les stagiaires et le savoir. Dans les flux des informations et des Ă©changes, le formateur est un Ă©lĂ©ment parmi d'autres.
  • Adopter la mĂ©thode "surf "1 ....accepter les incertitudes et oser expĂ©rimenter durant le processus. Le formateur est garant de la mĂ©thodologie : il crĂ©e des conditions d'Ă©quilibre et ne maĂ®trise pas nĂ©cessairement la forme des rĂ©sultats de coproduction.

Les éléments d'innovation et ses effets sur le dispositif de formation et l'apprentissage de la coopération

Ce que Cooptic innove L'effet sur la formation L'effet sur l'apprentissage de la coopération.
Le choix d'un wiki comme plate-forme de formation Dispositif technique très facile d'utilisation avec une ergonomie intuitive, un graphisme soigné. Le formateur veille à diminuer les éventuelles contraintes techniques. Diminue la contrainte de participation. Met en confiance face aux outils. Crée le sentiment de plaisir. Incite à publier sur le Net.
Un espace collectif et des espaces individuels La plate-forme wiki/ permet de créer des espaces personnels liés facilement aux supports collectifs. L'appartenance au groupe apprenant est naturelle (espaces communs). L'apprentissage individualisé est possible (espace personnel).
Contenus ouverts Les cours sont mis en ligne et accessibles à tous et au-delà de la formation. Liberté de revenir sur les cours à tout moment. Plus de disponibilité pour les activités et les échanges.
Contenus d'apprentissage plus larges que les cours La mise en ligne des cours "libère" du temps pour l'accompagnement dans l'acquisition des compétences. Acquisition des savoirs-faire : "apprendre à apprendre" et "apprendre à faire avec les autres".
Structure modulaire Des contenus sont divisés en unités (granularisation). Le parcours global est prédéfini, mais il peut être modifié pendant la formation. La construction d'un parcours plus personnel est possible.
Approche systémique Les contenus sont choisis pour correspondre à l'ensemble de l'activité, du réseau collaboratif et aux différents niveaux (individu, groupe, environnement). Acquisition de grilles de lecture globale. Étude relativement complète des processus collaboratifs.
Pluralité des parcours structurés Parcours modulaires des cours (vie d'un réseau). Parcours activité de groupes (communauté apprenante). Parcours "projet professionnel" (environnement collaboratif). Multiples occasions de traiter les questions de coopération et de collaboration ; les pratiquer, les animer. Analyse du process collaboratif.
Changement progressif des tailles des groupes de travail Les activités sont programmées sur la logique de progression : exercice individuel, en binôme, en groupe de 4-8 Pratique des communautés épistémiques. L'exercice de groupes éphémères (changement d'échelle).
Mise en réseaux et échange des pratiques L'activité est pensée comme un agrégateur de savoir. Le formateur est garant de la méthodologie. Valorisation de ses expériences comme une source de connaissance (praticien réflexif). Forme particulière de professionnalisation (à partir des expériences des autres). Renforcement de l'estime de soi.
Coproduction des contenus Une plate-forme évolutive : l'ajout de pages, de rubriques est possible par tous. Le formateur accompagne le processus, il est garant de sa cohérence. Posture active face au savoir. Sentiment de créer un "bien commun".
Notion de "présence" à distance Une articulation affinée des temps présence-distance. L'effort d'accompagnement est mis sur les interactions entre les participants. L'accompagnement "à distance" est systématisé (points fixes avec le formateur). L'effet de distance est diminué voir transformé. Se dégagent les méthodes de proximité de projets, de cultures.



Pour en savoir plus : les communautés épistémiques


Les communautés épistémiques peuvent être définies comme un [petit] groupe de représentants partageant un objectif cognitif commun de création de connaissance et une structure commune permettant une compréhension partagée. C'est un groupe hétérogène. Par conséquent, l'une des premières tâches de ses membres consiste à créer un codebook, une sorte de "code de conduite", qui définit les objectifs de la communauté et les moyens de les atteindre ainsi que les règles de comportements collectifs. Donc ce qui caractérise une communauté épistémique est avant tout l'autorité procédurale, qui est garante du progrès vers le but fixé tout en laissant aux participants une certaine autonomie.
La production de la connaissance s'est réalise à partir des synergies des particularités individuelles. Cela nécessite que la connaissance qui circule au sein de la communauté soit explicitée. Cette explicitation se fait par la conversion de connaissances tacites individuelles en connaissances explicites et collectives : les membres de la communauté épistémique sont unis par leurs responsabilités à mettre en valeur un ensemble particulier de connaissances. L'objet de l'évaluation concerne donc la contribution individuelle à l'effort vers le but collectif à atteindre, et la validation de l'activité cognitive (production de la connaissance) de chaque membre se fait par les pairs selon les critères fixés par l'autorité procédurale. Il en est de même avec le recrutement de nouveaux membres dans ce type de groupes : il se fait par des pairs, selon des règles préétablies relatives au potentiel d'un membre à réaliser le but de la communauté.

Bibliographie
Cohendet, P., Créplet, F. et Dupouët, O., (2003), Innovation organisationnelle, communautés de pratique et communautés épistémiques : le cas de Linux.
Revue française de gestion, n° 146, 99-121.


  • 1 Rosnay, JoĂ«l. Surfer la vie : vers la sociĂ©tĂ© fluide. Paris : Les liens qui libèrent, 2012