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En conclusion


Coopération collaboration
Eric Grelet - CC By Sa


Ces deux notions ne sont pas encore "stabilisées" bien que on s'accorde sur le fait que la collaboration implique un processus plus "démocratique" : les rapports sont plus égalitaires.

Les filtres culturels sont forts et dans les deux cas peuvent avoir une connotation "négative" :


En réalité la différence entre ces deux manières de faire n'est pas si tranchée : on passe facilement d'une démarche à l'autre.

Dessin : Éric Grelet - CC-BY-SA
Mots clĂ©s :

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Coopération ouverte et/ou fermée ?

Auteur de la fiche : Corinne Lamarche - SupAgro Florac
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
IdĂ©es dĂ©veloppĂ©es par l'auteur dans le domaine de la coopĂ©ration dans ce livre, cette confĂ©rence :

Nous sommes "programmés" pour coopérer

Le comportement coopératif de l'homme est du, en partie, à son évolution génétique. Il est lié au degré d'apparentée et aux attentes identitaires.
Selon la théorie de l'évolution, nous aurions, au fil des siècles, développé des comportements altruistes, vis à vis de notre groupe de parentèle et d'appartenance.

Coopération fermée

L'altruisme évolue dans un groupe si celui-ci est en compétition avec d'autres groupes. Plusieurs expériences ont montré une propension à la coopération fermée au sein des groupes de parentèles et d'appartenance. L'enfant va plutôt partager avec les membres de son groupe proche et va se méfier des autres groupes. L'aspect cognitif et émotionnel jouant un rôle important (imitation, langage, croyance, imagination). L'ethnologie nous montre le fait de groupes renforçant leur solidarité face à d'autres, pour garder leurs biens matériels, voire immatériels. Dans de nombreuses langues, les terme utilisé pour le "Nous" et le "Eux" rend vraiment compte d'une distinction linguistique mais aussi comportementale entre "Son" propre groupe, et le groupe des "Autres". A travers l'histoire, et même de nos jours, nous nous affirmons en opposition par rapport aux autres; notre identité se construit en s'opposant à l'autre, et il en va de même pour les groupes. La coopération fermée renforce les liens au sein du groupe d'appartenance, permet un ancrage identitaire fort, valorise les réputations, peut se développer grâce la compétition.

Coopération ouverte

Cependant, la spécificité de l'Homo sapiens, au contraire de Néandertal, a été d'élaborer des formes de coopération de plus en plus ouvertes, à s'intégrer dans de larges réseaux. L'homme, selon les situations, a une inclination à la coopération ouverte. Nous coopérons plus facilement avec des gens qui eux-mêmes coopèrent, et en les observant, nous savons si ce sont de bons coopérateurs. Nous pourrions dire de certains comportements coopératifs qu'ils relèvent d'un "altruisme compétitif", tels que l'action de donner à des oeuvres caritatives. Cela pourrait être interprété comme une recherche de valorisation de soi, d'accroissement de la réputation pour être choisit à son tour par le groupe. Mais que dire de situation où l'individu va sauver une vie au risque de perdre sa propre vie? Il n'est pas dans une situation d'altruisme compétitif.
Quels sont donc les facteurs qui nous poussent à coopérer au sein de la parentèle ou avec d'autres groupes plus élargis?
La coopération ouverte permet l'accueil de nouvelles personnes et donc de nouvelles connaissances, de nouveaux savoir faire, augmente son exposition au doute (condition nécessaire pour l'innovation).

Les variables pour la promotion d'une coopération ouverte

Tout d'abord quels sont les bénéfices induits par une coopération ouverte? A travers l'histoire et par expérience, il est démontré l'accumulation culturelle et l'apport d'innovation dû à des facteurs géographiques, écologiques, démographiques, linguistiques. L'ouverture aux autres, à une diversité de manières de faire et de penser, ainsi que la taille du groupe influe sur la capacité d'adaptation et à une certaine stabilité politique.
Trois autres variables sont importantes pour comprendre "les bases évolutionnaires de la coopération humaine et de la manière dont celles-ci sont culturellement modulées":
  • Les sanctions. Elles auront un effet positif si il existe, conjointement, des normes prosociales puissantes, une lĂ©gitimitĂ© des acteurs et la confiance dans les dispositifs institutionnels.
  • La notion d'identitĂ© collective au sens de crĂ©er du lien, de faire partie d'un "Nous"; la coopĂ©ration est liĂ©e aux motivations et aux Ă©motions sociales, et non pas Ă  des motivations instrumentales et Ă  un objectif utilitariste.
  • Le pouvoir politique, bien qu'il y ait des risques; c'est une affaire de choix moral et d'assumer de passer d'un "Nous" exclusif Ă  un "Nous" inclusif, de tendre vers un processus agrĂ©gatif de toujours plus de complexitĂ© et de diversitĂ© sociales.

Coopération fermée et coopération ouverte s'expriment de manière simultanées, et chacune présentent des avantages et des inconvénients. Pour répondre aux attentes identitaires de chacun, il faudrait d'abord mettre en avant la nécessité de comportements coopératifs. "Au principe "Identifiez-vous, puis coopérez", on opposerait alors un tout autre principe "Coopérez, puis vous vous identifierez".
PrĂ©sentation rapide de l'auteur de l'ouvrage : JoĂ«l Candau : Professeur au DĂ©partement de Sociologie-Ethnologie de l'UniversitĂ© de Nice-Sophia Antipolis.
Il est membre élu au Conseil National des Universités, membre de la section "Anthropologie sociale, ethnologie et langues régionales" du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, CTHS (2006-), membre de la Société d'Ethnologie Française, membre du Comité de rédaction de la revue Le monde alpin et rhodanien, expert pour l'AERES et directeur du Laboratoire d'Anthropologie et de Sociologie "Mémoire, Identité et Cognition sociale" (LASMIC, EA 3179).
RĂ©fĂ©rence bibliographique : Dussaux Maryvonne, « «Pourquoi coopĂ©rer», Terrain, n° 58, 2012 » [en ligne], Lectures (2012), disponible sur <http://lectures.revues.org/9185>, (consultĂ© le 4 fĂ©vrier 2014).

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Coopérer, entre efficience et résilience

Auteur de la fiche : Jean-Michel Cornu
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
Description : Robert Ulanowicz est un Ă©cologiste empiriste connu pour ses recherches sur la mesure de la biomasse dans les Ă©cosystèmes naturels. Ses dĂ©couvertes dans ce domaine ont des implications philosophiques importantes dans d'autres domaines complexes, comme celui des rĂ©seaux. Il a constatĂ© que les systèmes totalement optimisĂ©s ne sont pas durables1. Ainsi, si nous choisissions le plant le plus optimisĂ© de maĂŻs, par exemple, et ne plantions que celui-lĂ , il y a fort Ă  parier qu'au premier parasite, l'ensemble de la rĂ©colte serait perdu. Le professeur Ă  l'universitĂ© de Maryland, aujourd'hui Ă  la retraite, s'est alors intĂ©ressĂ© Ă  la durabilitĂ© des systèmes et a montrĂ© que celui-ci Ă©tait maximal lorsque l'on trouve le bon Ă©quilibre entre l'efficience et la rĂ©silience (qui nĂ©cessite une plus grande diversitĂ© au dĂ©triment de l'efficience, afin d'augmenter la capacitĂ© d'adaptation aux problèmes qui peuvent survenir). Cet optimum se situe un peu plus près de la rĂ©silience que de l'efficience (sur un rapport approximativement de un tiers/deux tiers).
C'est à ce point d'équilibre entre optimisation et adaptabilité, entre ordre et désordre2, qu'émergent de nouvelles possibilités : en un mot, que la possibilité d'innovation est maximale. Ce résultat, sur les dangers de seulement optimiser sans développer l'adaptabilité, n'est pas seulement un constat sur les systèmes biologiques, mais plutôt une règle profonde de tous les systèmes complexes. Il peut ainsi être appliqué au domaine de l'innovation, du fonctionnement en réseau, aux choix complexes et aux civilisations elles-mêmes3.

1 Ulanowicz Robert E., A third window: natural life beyond Newton and Darwin, West Conshohocken, Pa., Templeton Foundation Press, 2009.
2 Benoît Mandelbrot :"Entre le domaine du désordre incontrôlé et l'ordre excessif d'Euclide, il y a désormais une nouvelle zone d'ordre fractal". Voir également la notion de "dialogique" d'Edgar Morin qui "unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l'un l'autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité".
3 Tainter Joseph Anthony, The collapse of complex societies, New studies in archaeology [Texte imprimĂ©] / ed. Wendy Ashmore, Clive Gamble, John O’Shea,... [et al.]. - Cambridge : Cambridge University press, 1976-, Cambridge, Etats-Unis, Etats-Unis, , 2000. L'idĂ©e que le manque d'adaptabilitĂ© conduit Ă  l'extinction a Ă©tĂ© reprise et appliquĂ©e Ă  l'Ă©conomie par Clay Shirky dans l'article "The collapse of complex business models" accessible sur son blog (il aurait mieux valu parler de modèle Ă©conomique compliquĂ© et peu adaptable plutĂ´t que complexe).

DĂ©bat mouvant

Auteur de la fiche : FrĂ©dĂ©ric Renier, Supagro Florac
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
En introduction : Le dĂ©bat mouvant est un outil d'animation qui permet une prise de parole publique plus facile dans un groupe.
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Famille d'outils : Animation
PrĂ©sentation : Le dĂ©bat mouvant (encore appelĂ© Jeu de positionnement) est une forme de dĂ©bat dynamique qui favorise la participation.
  • Un animateur raconte une histoire volontairement polĂ©mique. Il propose Ă  certains moments clĂ©s de l'histoire aux participants de se positionner physiquement dans la salle, "ceux qui ne sont pas d'accord avec ce qui vient d'ĂŞtre dit d'un cĂ´tĂ©, ceux qui sont d'accord de l'autre".
  • Personne n'a le droit de rester au milieu (sans avis), le fait de se dĂ©placer rĂ©ellement pousse Ă  choisir un camp et des arguments.
  • Une fois que tout le monde a choisi "son camp", l'animateur demande qui veut prendre la parole pour expliquer son positionnement.
  • Pour initier le dĂ©bat, il peut commencer par demander qui est fortement positionnĂ© par rapport Ă  ce qu'il vient de dire.
  • Quand un camp a donnĂ© un argument, c'est au tour de l'autre camp d'exprimer un argument. C'est un ping-pong. Mais si un argument du camp opposĂ© est jugĂ© valable par un participant, il peut changer de camp.
  • Quand l'animateur le choisit, il clĂ´t le dĂ©bat et poursuit son histoire jusqu'Ă  la prochaine affirmation ou situation polĂ©mique de l'histoire et le dĂ©bat reprend.
PrĂ©-requis :
  • Un minimum de participants (une dizaine).
  • Une histoire polĂ©mique dans laquelle les participants peuvent se projeter.
  • Une salle avec de l'espace.
  • Des affiches pour marquer les diffĂ©rentes zones (d'accord, pas d'accord).
  • Exposer les règles du jeu (personne n'est obligĂ© de prendre la parole, mais tout le monde doit choisir un camp).
  • DurĂ©e de l'activitĂ© : 1h30 semble une bonne durĂ©e.
Quelques applications :
  • Briser la glace très rapidement au sein d'un groupe, le fait d'avoir Ă  se positionner devient vite un jeu et contribue Ă  la participation.
  • Favoriser la participation d'un maximum de personnes, si l'animateur favorise la prise de parole de ceux qui n'ont pas encore parlĂ©.
  • Clarifier la position de chacun, donner Ă  voir la diversitĂ© d'opinion des uns et des autres.
Prise en main :
Un exemple de débat mouvant organisé par la SCOP Le Pavé
Pour aller plus loin :
  • PossibilitĂ© de collecter les arguments au fur et Ă  mesure du dĂ©bat et d'en faire une carte mentale.
  • PossibilitĂ© de donner 5 min ou plus Ă  chaque camp pour peaufiner collectivement ses arguments.
Avantages :
  • ActivitĂ© qui ne nĂ©cessite pas de matĂ©riel.
  • Très rapide Ă  mettre en place.
  • Possible de la vivre en extĂ©rieur, ce qui aère les participants.
  • Dans cette forme le dĂ©bat redevient un moment de plaisir.
InconvĂ©nients :
  • Il n'y a pas de garantie que le dĂ©bat "prenne".
  • Certains participants peu Ă  l'aise en groupe ou avec la logique argumentaire peuvent se sentir exclus, cette mĂ©thode dĂ©bat doit ĂŞtre complĂ©tĂ©e avec d'autres formes de dĂ©bat en fonction du temps, des participants et des objectifs.
Licence : Gratuit
Utilisation : Facile
Installation : Ne s'installe pas

DĂ©multiplication de Cooptic en Belgique

Auteur de la fiche : Gatien Bataille
Licence de la fiche : Creative Commons BY-SA
TĂ©moignage :